Mobilisation européenne contre l'austérité : incidents violents à Athènes
Les syndicats Grecs ont encore fait fort : écoles, hôpitaux, tribunaux, banques sont fermés. Les 400 vols prévus au départ ou à l'arrivée de l'aéroport d'Athènes aujourd'hui ont été annulés. Les ferries sont restés à quai. Les journalistes aussi sont en grève.
Une mobilisation qui a donné lieu à des incidents violents, quand deux cents personnes s'en sont prises à l'ancien ministre des Transports qui sortait du Parlement. Elles l'ont pourchassé en lui lançant des pierres. L'actuel député a alors trouvé refuge dans un immeuble voisin, le visage en sang. Non loin de là, des heurts ont opposés manifestants et forces de l'ordre, à coups de cocktails Molotov, de gaz lacrymogènes et de jets de fragments de marbre, de celui qui pave les trottoirs de la ville. Des motos, des voitures, dont certaines de la police, ont été incendiées. Enfin l'entrée de la Banque centrale a été aspergée de peinture rouge.
On aurait pu croire pourtant les salariés et fonctionnaires grecs lassés de chômer et manifester, après déjà six journées de grève générale cette année. Mais deux nouvelles mesures adoptées cette nuit en procédure d'urgence au parlement grec ont achevé de pousser dans la rue les réticents.
Ces mesures, qui assouplissent davantage le marché du travail, font partie du train de réformes exigées par l'Union européenne et le FMI, en échange du prêt de 110 milliards d'euros promis en mai pour sauver le pays de la faillite. Des mesures sévères : l'une prévoit des baisses de 10 à 15% des salaires dans les entreprises publiques déficitaires, comme les chemins de fer, les transports urbains ou la télévision publique. L'autre permet aux entreprises privées de s'affranchir des accords de branche pour ne plus s'appuyer que sur leurs conventions d'entreprise, ouvrant la voie vers un moins-disant social et salarial pour leurs employés.
L'austérité à travers l'Union européenne
À Athènes, le plan d'austérité est particulièrement drastique, mais les mesures de rigueur imposées ailleurs font aussi grincer des dents. De là, l'idée de la Confédération européenne des syndicats d'organiser cette journée d'action aujourd'hui, à la veille de la réunion des chefs d'État de l'UE à Bruxelles.
Du coup, des manifestations de moindre ampleur étaient prévues en France, au Danemark, à Bruxelles près de la Commission européenne et à Luxembourg, devant la Chambre des députés, et à Dublin, où les députés ont approuvé cet après-midi le plan de renflouement du pays de 85 milliards d'euros.
À Paris notamment, plusieurs centaines de personnes ont manifesté en direction du ministère de l'Économie, pour rappeler que les salariés français paient aussi l'austérité.
Cécile Quéguiner, avec agences
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