: Vidéo Trois aspects méconnus de la crise mondiale des réfugiés
L'ONG Amnesty International publie un état des lieux qui rappelle que la question des migrants se pose dans de nombreuses régions du monde.
Ce n'est pas une découverte, mais on pourrait parfois l'oublier : si les pays d'Europe débattent toujours de la façon d'accueillir les réfugiés arrivés par la Méditerranée, notamment de Syrie, la plupart des Syriens qui fuient le pays s'installent dans des pays voisins comme la Turquie, la Jordanie et le Liban.
C'est l'un des points soulignés par un rapport sur la crise mondiale des réfugiés publié, mardi 4 octobre, par Amnesty International. L'ONG estime que les pays occidentaux ne font pas autant d'efforts qu'ils le pourraient pour aider ces populations.
Selon Amnesty International, il y a aujourd'hui 2,7 millions de Syriens en Turquie, 1,1 million au Liban et 655 000 en Jordanie. L'organisation compare l'effort de ce dernier pays à celui du Royaume-Uni, qui a reçu moins de 8 000 Syriens, alors que sa population est 10 fois plus importante. Sans parler de son PIB.
La taille de la "jungle" de Calais à relativiser
Le rapport met également en lumière des crises moins évoquées. Ainsi, les deux plus grands camps de réfugiés du monde sont situés au Kenya : l'un accueille notamment des Soudanais, des Ethiopiens et des Burundais ; l'autre, le camp de Dadaab – en réalité un ensemble de plusieurs camps – est habité par plus de 335 000 personnes, venues en majorité de Somalie. A titre de comparaison, la "jungle" de Calais accueille entre 7 000 et 9 000 personnes.
Le rapport évoque également la situation des Rohingyas, minorité musulmane persécutée en Birmanie. Au moins 1 100 personnes sont mortes noyées entre janvier 2014 et la mi-2015, en tentant de fuir le pays en bateau. Un chiffre sans doute sous-estimé, selon Amnesty International.
Ils tentent de gagner le Bangladesh, au nord, ou la Malaisie, la Thaïlande et l'Indonésie, au sud, où ils sont souvent arrêtés et placés dans des camps. Ces trois derniers pays refusent même d'autoriser les embaractions abandonnées par les passeurs à accoster.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.