Vidéo "En arrivant à bord, vous marchez sur des êtres humains" : un député allemand raconte ce qu'il a vu sur le "Lifeline"
Plus de 230 migrants ont été secourus par l'ONG allemande Lifeline jeudi. Depuis cinq jours, ce navire humanitaire est bloqué en mer, dans l'attente d'un accord pour accoster. Manuel Sarrazin, député écologiste allemand, est allé à leur rencontre.
"Personne ne leur dit ce qu'il faut faire. Personne ne leur donne d'instructions claires et ils ne peuvent rejoindre aucun port." Manuel Sarrazin, député écologiste allemand et membre de l'ONG de sauvetage de migrants Sea Eye, revient d'une soirée passée à bord du Lifeline. Ce navire humanitaire, géré par l'ONG allemande éponyme, a secouru 234 migrants en mer, jeudi 21 juin. Mais depuis cinq jours, ils restent bloqués au large de l'île de Malte, faute d'accord pour accoster. L'Italie et Malte ont déjà refusé.
Avec trois autres députés allemands, Manuel Sarrazin a tenu à se rendre sur place, afin de mieux comprendre la situation de ces migrants et des bénévoles allemands à bord. "C’est un navire vieux de cinquante à soixante ans. Il est assez petit", décrit l'élu. "Dès que vous arrivez à bord, vous marchez sur des êtres humains. Il y a 234 réfugiés à bord, ils sont tous allongés partout sur le pont", poursuit le député.
"Il n'y a pas assez d'espace. Les gens sont l'un à côté de l'autre, de manière très rapprochée", ajoute auprès de franceinfo Michel Brandt, autre député allemand ayant été à bord du Lifeline.
"Il va y avoir un problème"
Parmi les rescapés à bord, l'ONG Lifeline a recensé 14 femmes et quatre bébés ou enfants en très bas âge. "Vous avez [aussi] plus d'une douzaine de mineurs isolés sur ce bateau, précise Manuel Sarrazin. La situation est calme, mais ils ne vont pas bien." Selon Michel Brandt, plusieurs personnes à bord sont blessées, et l'équipage manque de médicaments et de matériel médical.
Le navire a pu être ravitaillé en eau et en nourriture, mais d'autres problèmes apparaissent après cinq jours en mer. "Ils ont toujours de l'eau, mais de moins en moins de carburant, relate Manuel Sarrazin. Il va y avoir un problème."
Sans compter le temps au large de Malte. "Les prévisions météo pour demain [mardi] sont mauvaises. Ils s’attendent à de fortes vagues, pouvant atteindre 1,5 mètre de haut, alerte l'élu. Ce n’est qu’une question de temps avant que cela ne devienne dangereux."
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