: Vidéo "Draw my news" : les "Fantômes du fleuve", ces migrants anonymes retrouvés morts près de l'Evros en Grèce
Doan Bui, journaliste à "L'Obs", a reçu le prix Albert-Londres en 2013 pour son reportage réalisé aux abords de cette frontière naturelle entre la Turquie et la Grèce. Ici, des migrants meurent dans l'oubli sans que leurs proches soient informés.
Il existe de nombreuses routes empruntées par les migrants pour rejoindre l'Europe. Certains passent par le fleuve Evros, qui est une frontière naturelle entre la Turquie et la Grèce. Cette route est la plus empruntée par les migrants. Doan Bui, journaliste à L'Obs, a reçu le prix Albert-Londres en 2013 pour son reportage sur "Les fantômes du fleuve".
Pour 500 euros par personne, les passeurs font monter des migrants dans des bateaux pneumatiques par quinzaine ou par vingtaine. Ils se retrouvent à pagayer eux-mêmes. Un jour, un bateau transportant des personnes venues du Bangladesh a chaviré, mais ces migrants avaient pris soin de noter le numéro de leur famille sous leurs chaussures. Elles ont pu être prévenues.
Un cimetière pour les corps non-identifiés
Mais ce n'est pas le cas pour tous. Des migrants meurent dans l'oubli sans que leurs proches soient informés. C'est le cas d'une jeune femme qui a été retrouvée morte d'hypothermie dans la forêt alors qu'elle avait réussi à franchir l'Evros. Elle n'avait pas de papiers sur elle. Peut-être sont-ils tombés à l'eau lors de la traversée. Peut-être ont-ils été perdus lors de leur périple.
Il existe un cimetière dans un village grec où sont enterrés les migrants anonymes qui meurent en tentant de traverser l'Evros. C'est un terrain vague bordé de barbelés où les dépouilles ne sont identifiées que par un numéro de dossier.
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