: Vidéo De l'Éthiopie à Paris en passant par Nice : sur la route des migrants
Entre l'Afrique et l'Europe du Nord, la ville de Nice fait figure d'étape pour ces milliers de migrants qui ont rejoint le Vieux Continent. Depuis l'Italie, où certains d'entre eux ont été sauvés du naufrage, ils arrivent à la gare de Nice. Reportage d'Alice Gauvin et Vincent Piffeteau.
Entre l'Afrique et l'Europe du Nord, la ville de Nice fait figure d'étape pour ces milliers de migrants qui ont rejoint le Vieux Continent. Depuis l'Italie, où certains d'entre eux ont été sauvés du naufrage, ils arrivent à la gare de Nice. Les associations s'y relaient pour soutenir les Érythréens, Soudanais, Syriens ou Somaliens qui y passent la nuit. Pour Mots croisés, Alice Gauvin et Vincent Piffeteau sont allés à la rencontre de ces hommes et femmes qui ont quitté leur pays.
Nice, courte étape avant un départ vers l'Angleterre
Odina vient d'Éthiopie où il étudiait la psychologie. Il a quitté son pays car il appartient à une ethnie régulièrement prise pour cible par le pouvoir : "Dès que vous commencez à revendiquer vos droits, ils vous jettent en prison, ils vous tuent. Beaucoup d'étudiants sont tués, beaucoup de gens sont en prison. Quand j'ai su qu'ils allaient encore m'arrêter, j'ai fui mon pays", confie le jeune homme.
Par soir, pas moins de 200 repas sont servis par les associations qui soutiennent les réfugiés sur place. Feiza Ben Mohamed, de la Fédération des musulmans du Sud, explique que des Érythréens lui ont raconté qu'ils "avaient financé leur billet de train et que du coup, ils partaient le mardi matin et qu'ils avaient des trains pour Paris. Et qu'après, de Paris, ils essaieraient de rejoindre Calais pour partir en Angleterre. C'est des personnes qu'on va voir pas plus de deux jours, trois jours".
Une mauvaise image de marque pour le tourisme
Le maire de Nice, Christian Estrosi, a interpellé le ministère de l'Intérieur sur la situation et dénoncé début mai l'installation d'un "campement de fortune, en plein cœur de la ville", devant la gare et les vitrines des commerçants.
Et si certains, comme Emmanuel Hess, pharmacien, estiment qu'il "n'y a pas de gros inconvénient, le seul point qui paraît néfaste, c'est l'image de marque pour les touristes", d'autres, comme le restaurateur Chakir Essaïd, commencent à ressentir une certaine exaspération : "Ils sont deux cents, vous vous rendez compte ce que ça fait comme va-et-vient, c'est énorme !"
Mais depuis quelques jours, les migrants se font rares devant la gare. Beaucoup ont été obligés de reprendre la direction de l'Italie : arrêtés à la gare de Vintimille, ils venaient de franchir la frontière sans passeport et repartent à pied, sans escorte policière, vers l'Italie. Ils retenteront leur chance. Laurent Laubry, du syndicat Alliance Police nationale, explique : "Ça n'a pas de sens, ce n'est pas efficace. Tout simplement parce que ces migrants, à la frontière, ils ne font qu'une seule chose : ils reviennent."
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