"On salue la mobilisation qui a eu lieu pour l'Ukraine, par contre on aimerait que ça devienne la règle", explique jeudi 26 mai sur franceinfo Hélène Quéau, directrice de la Mission France d’Action contre la faim et porte-parole du collectif qui signe la tribune Pour que l’accueil soit la règle, pas l’exception publiée sur franceinfo. Le texte plaide pour un nouveau projet de loi qui faciliterait l’accueil des réfugiés en France, alors que 85 000 Ukrainiens fuyant la guerre bénéficient de l'allocation pour demandeurs d'asile (ADA) dans le pays à l'heure actuelle.Hélène Quéau appelle à appliquer le principe "d'inconditionnalité" pour l'accueil des réfugiés. "On salue la mobilisation qui a eu lieu pour l'Ukraine, par contre on aimerait bien que ça devienne justement la règle et qu'on pense à toutes les personnes en recherche de protection", explique la directrice de la Mission France d’Action contre la faim. "Or, ce qu'on constate sur le terrain tous, chercheurs comme associations, c'est que pour des milliers de personnes, cet accueil n'est pas digne." Hélène Quéau parle ainsi de demandeurs d'asile "avec des situations très critiques, soit à la rue, soit dans des logements précaires" et chez certains, "30% des personnes interrogées", des situations de "faim sévère".Des hébergements, des cours de françaisCette tribune s'adresse surtout aux futurs membres de l'Assemblée nationale, qui seront élus lors des prochaines élections législatives des 12 et 19 juin prochain. Hélène Quéau estime qu'il y a chez eux "une méconnaissance de la réalité du terrain" concernant l'accueil des réfugiés. Elle incite donc les futurs députés à "regarder les travaux qui ont été faits par des chercheurs, par des organisations" car il existe, selon elle, "des mesures rapides pour être à la hauteur de cet accueil digne". La porte-parole du collectif d'associations signataires de la tribune évoque notamment la création de "plus de places d'hébergements", "plus de cours de français". Elle appelle également à "lever le délai de carence pour l'accès aux soins de santé pour les personnes en demande d'asile".Selon la directrice de la Mission France d’Action contre la faim, les réfugiés représentent une chance pour la France, notamment sur le plan économique. "Leur volonté c'est de contribuer, via un accès facilité au marché du travail, via l'accès à des formations universitaires", affirme-t-elle. "C'est aussi une ressource et une richesse pour nous. Je pense que c'est comme ça qu'on a vu l'arrivée des personnes ukrainiennes, voyons le pour toutes les personnes en demande de protection."