Une journaliste suisse interrogée par les gendarmes après un reportage sur les migrants
Son journal, "Le Temps", dénonce "une intolérable attaque contre la presse".
"Ce n'est pas digne de la France." Dans un éditorial, le journal suisse Le Temps a dénoncé, lundi 13 novembre, la convocation et l'interrogatoire de sa journaliste Caroline Christinaz par la gendarmerie française après un reportage sur les migrants dans les Alpes. "Sa qualité de journaliste en mission n’a jamais été entendue par les autorités, qui l’ont immédiatement considérée comme suspecte dans un contexte de forte mobilisation des forces de l’ordre pour refouler les migrants dans cette région", dénonce le quotidien suisse.
"Ce n'est pas tolérable"
Au cours des trois heures d'interrogatoire à Briançon (Hautes-Alpes), la journaliste a subi, selon son employeur, "des tentatives d’intimidation de la part des gendarmes et du procureur, qui l’ont mise en cause alors qu’elle ne faisait qu’exercer sa profession". Selon un récit détaillé de l'interrogatoire, publié sur le site du journal, le téléphone de la journaliste a été fouillé, ses empreintes digitales relevées.
"Ce n'est tout simplement pas tolérable", estime Stéphane Benoît-Godet, rédacteur en chef du Temps et auteur de l'éditorial. Pour le journaliste suisse, il n'y a "malheureusement, pas besoin d’aller très loin pour constater que les droits des journalistes peuvent être bafoués de la manière la plus crasse". Et de conclure : "La France est classée en 39e position dans le palmarès établi chaque année par Reporters sans frontières, la Suisse 7e."
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