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Un photographe israélien rend les migrants invisibles pour mieux les voir

Sur ces photos, Ron Amir ne montre aucun humain, seulement les espaces et objets créés par ces hommes pour lutter contre le désespoir. 

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Temps de lecture : 1min
Le photographe israélien Ron Amir pose à côté de son exposition sur les migrants intitulée "Quelque part dans le désert", à Jérusalem, le 30 juillet 2018. (MENAHEM KAHANA / AFP)

Durant des années, le photographe Ron Amir a rencontré des migrants africains retenus dans le désert israélien, mais sur ses photos, il ne montre aucun être humain, juste les espaces et objets créés par ces hommes pour lutter contre le désespoir.

Au moment où de nombreux pays restreignent les entrées de migrants et de demandeurs d'asile, l'artiste espère mieux faire comprendre le monde de ces exilés grâce à ses photos, exposées au Musée d'art moderne de la ville de Paris à partir du 14 septembre.

"Le banc de Hamed Alnnil"

Sur l'une d'elles, une plaque de métal repose sur trois pierres, devant des arbustes sauvages : Ron Amir présente Le banc de Hamed Alnnil, du nom d'un des milliers d'Africains retenus dans le centre de Holot, aujourd'hui fermé, dans le désert du Neguev (sud d'Israël).

Le ciel est sans nuage et seuls quelques détritus dans des tons de rouge tranchent avec les teintes ocre du désert. Hamed Alnnil s'est créé cet espace personnel, à l'extérieur du centre de rétention. A Holot, qui a fermé cette année, les exilés africains pour la plupart venus d'Erythrée et du Soudan étaient libres dans la journée mais devaient rentrer dans les cellules le soir.

Comme Hamed Alnnil, d'autres migrants avec lesquels Ron Amir s'est lié d'amitié entre 2014 et 2016 ont ainsi montré au photographe l'espace qu'ils s'étaient constitué en dehors du centre, avec des objets de fortune, une tentative de combattre le désespoir et de se façonner tant bien que mal une nouvelle vie.

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