Trois choses à retenir du rapport d'Europol et d'Interpol sur les migrants
Les deux organisations policières internationales ont rendu un rapport conjoint sur la question, mardi.
A mesure qu'elle dure, la crise migratoire sert de terrain de chasse au crime organisé. Voilà la conclusion principale du rapport alarmant consacré aux filières clandestines d'immigration vers l'Europe publié conjointement par Interpol et Europol (en anglais), mardi 17 mai. Francetv info vous en livre trois éléments à retenir.
1Neuf migrants sur dix passent par des groupes criminels pour rejoindre l'Europe
Selon Europol, le passage de 90% des migrants vers l'Union européenne a été facilité par des groupes criminels. Face à des flux migratoires sans précédent, Europol et Interpol constatent que des groupes criminels impliqués initialement dans d'autres trafics, les stupéfiants par exemple, ont diversifié leurs activités en entrant dans le business des passeurs.
D'après les deux organisations, des oligopoles criminels sont en train de se mettre en place pour se partager cette activité lucrative. Ce phénomène est déjà visible en Turquie, en Egypte ou en Libye, affirme le texte.
2Le business des passeurs est plus lucratif que jamais
Europol et Interpol soulignent que les filières clandestines sont devenues une source considérable de profits pour le crime organisé. Environ un million de personnes sont en effet entrées en Europe en 2015 et, selon les estimations, elles ont payé entre 3 200 et 6 500 dollars (soit entre 2 820 et 5 700 euros) pour faciliter leur voyage, expliquent les deux organisations. De quoi générer environ six milliards de dollars (5,3 milliards d'euros) de bénéfices l'an dernier.
Pour blanchir un tel montant, des transporteurs déplacent d'importantes sommes d'argent à travers les frontières et les contrebandiers écoulent ces recettes via des achats de voitures, des épiceries, des restaurants ou des entreprises de transports, explique Interpol.
3Voir des terroristes emprunter la route des migrants est une "préoccupation croissante"
Sur ce sujet sensible, "préoccupation croissante" d'Europol et d'Interpol, les deux organisations policières reconnaissent qu'il n'existe pas de dépendance "systématique" entre "terrorisme et filières d'immigration clandestine". Mais elles estiment qu'on "ne peut pas négliger le fait que des terroristes puissent utiliser les ressources des passeurs pour atteindre leur but".
Le rapport rappelle la présence, parmi les assaillants des attentats du 13 novembre à Paris et Saint-Denis, de deux hommes entrés dans l'Union européenne via la Grèce parmi le flux de réfugiés fuyant la Syrie.
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