Cet article date de plus de deux ans.

Projet de loi sur l'asile : "Il faut être plus rigoureux en ce qui concerne l'enseignement de la langue française", selon le directeur de l'OFII

Didier Leschi, à la tête de l'Office français de l'immigration et de l'intégration, se dit favorable à ce que le titre de séjour soit conditionné à un niveau minimum de langue, alors qu'Emmanuel Macron veut une nouvelle loi sur l'asile. 

Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Présentation des contours du ministère de la Citoyenneté, au ministère de l'Interieur, en présence de Didier Leschi, 31 août 2020.  (AURELIEN MORISSARD / MAXPPP)

"Il faut être plus rigoureux en ce qui concerne l'enseignement de la langue française", a plaidé vendredi 16 septembre sur franceinfo Didier Leschi, directeur de l'Office français de l'immigration et de l'intégration (OFII), alors qu'Emmanuel Macron a annoncé jeudi 15  septembre qu'un projet de loi sur l'asile serait déposé "dès début 2023", évoquant une politique actuelle "absurde, inefficace et inhumaine". Selon le président, l'organisation actuelle "consiste à mettre des femmes et des hommes qui arrivent, qui sont dans la plus grande misère" dans les quartiers les plus pauvres.

franceinfo : Partagez-vous le constat d'Emmanuel Macron ?

Didier Leschi : Nous savons bien qu'il y a une difficulté aujourd'hui, en particulier en termes d'intégration et de répartition de la charge de l'accueil. C'est ce qu'a voulu rappeler le président de la République. En termes d'intégration, il y a le sujet de la langue : il faut être sans doute beaucoup plus rigoureux en ce qui concerne l'enseignement du français.

Faut-il davantage de moyens pour cela ?

Il y a déjà beaucoup de moyens qui sont donnés. Je rappelle que l'Office français de l'immigration donne gratuitement jusqu'à 600 heures de cours pour les personnes qui obtiennent un titre de séjour. Beaucoup d'associations sont subventionnées par l'Etat pour le faire. Mais je crois que le sujet, c'est aussi de faire comme le font d'autres pays qui sont souvent présentés en modèle en termes d'intégration, comme l'Allemagne, l'Autriche ou d'autres : c'est-à-dire lier le titre de séjour à l'accès à un niveau minimum de langue. Il y a une réflexion à avoir pour inciter beaucoup plus à l'apprentissage du français. Et ce n'est pas tant une question de moyens.

De quelle manière organiser une "meilleure répartition territoriale" ?

C'est un enjeu important puisque notre pays a comme caractéristique d'avoir une mauvaise répartition de la charge de l'accueil de l'immigration. Il faut par exemple éviter une concentration sur l'Ile-de-France, où nous avons malheureusement une accumulation "de la pauvreté sur la pauvreté", comme dit Emmanuel Macron. Il faut réussir à montrer les avantages qu'il y a à être dans des villes moyennes, où l'ensemble des systèmes sociaux, scolaires, ainsi que les services publics sont davantage à portée de main. Contrairement à ces situations actuelles où nous avons parfois des classes d'école où le nombre d'élèves ne parlant pas français est tellement important que ça obère les chances de réussite d'une partie des enfants.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.