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Paris : le nouveau centre humanitaire du nord de la capitale accueille les premiers migrants

Le centre d'accueil pour les migrants, près de la porte de la Chapelle à Paris, a ouvert ses portes jeudi 10 novembre. Trois Erythréens et un Malien ont été parmi les premiers à pousser la porte du centre. 

Article rédigé par franceinfo, Sébastien Baer
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Trois Erythréens et un Malien ont été les premiers accueillis, jeudi 10 novembre, dans le nouveau centre humanitaire dédié aux migrants, porte de la Chapelle à Paris.  (RADIO FRANCE / SÉBASTIEN BAER)

Le centre humanitaire de 400 places pour accueillir les migrants à Paris a ouvert officiellement ses portes le jeudi 10 novembre, à 9 heures. Ce centre, installé sur une ancienne friche de la SNCF, près de la porte de la Chapelle dans le 18e arrondissement, est destiné à accueillir temporairement les hommes seuls. Pour la mairie de Paris, il s'agit de mettre fin aux incessantes reconstitutions de campements indignes dans la capitale. 

"Il fait froid, dans la rue je ne sais pas quoi faire" 

Derrière la grille verte du centre humanitaire, se dresse une immense bulle gonflable jaune et blanche de 1 000 mètres carrés. Elle sert d'accueil à la structure. A l'entrée du centre, un panneau en carton annonce : "Centre humanitaire Paris Nord dispositif de premier accueil ", suivi d'un "Bienvenue" décliné en plusieurs langues : français, arabe, espagnol, pachtoune, afghan, grec...

Parmi les premiers arrivés, trois Erythréens et un Malien, Mohamed, qui vit dans la rue depuis un mois : "Il fait froid, dans la rue, je sais pas quoi faire, on me dit qu’il n’y a pas de place, alors ce centre d’accueil ca me fait plaisir". 

Les hommes pourront rester de cinq à dix jours avant d’être dirigés vers d’autres structures plus pérennes. Dix jours, le temps pour les migrants de souffler, de se reposer, explique Dominique Versini, adjointe à la maire de Paris chargée de la solidarité : "Les gens arrivent, on leur offre un café, ils se posent. Ils ont accès à un poste de santé et on  leur donne des informations dans toutes les langues pour comprendre ce qu’est l’asile en France et comment le demander." 

"Ici, on va prendre le temps de leur expliquer ce qu'est l'asile"

La mairie de Paris souhaite accueillir les migrants dans des conditions dignes, dans un lieu sécurisé, et éviter les campements de tentes insalubres et surpeuplés. 

Yann Manzi, co-fondateur de l’association Utopia 56, qui organise du bénévolat humanitaire auprès des réfugiés, ne veut pas réitérer ce qui s'est passé à Calais, lors du démantèlement de la "jungle" : "Ce qu’on a vu à Calais et Grande-Synthe, sur le terrain, c’est que les réfugiés ne comprenaient pas ce qui leur arrivait. On les a mis dans des bus, sans qu'ils comprennent.

Ici, on va prendre le temps de leur expliquer comment faire une demande d’asile en France et en Europe. Ils seront libres de choisir d’aller en Centre d'Accueil et d'Orientation ou non. Rien ne sera obligatoire.

Yann Manzi d'Utopia 56

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La structure devrait accueillir chaque jour entre 50 et 80 personnes. D’ici la fin de l’année, un nouveau centre humanitaire doit voir le jour, à Ivry-sur-Seine, dans le Val-de-Marne, il accueillera cette fois les femmes et les enfants.  

Sébastien Baer a assisté à l'arrivée des premiers bénéficiaires

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