"Nous ne contrôlons plus les déplacements du navire" : l'incertitude pour l'équipage du "Sea-Watch", toujours en mer
Carola Rackete, la capitaine allemande du navire humanitaire, a été présentée lundi après-midi à un juge italien. Le reste de l'équipage est dans l'expectative.
Quel avenir pour le navire humanitaire Sea-Watch ? Le 29 juin, le bateau accostait dans le port de Lampedusa, en Italie, sans autorisation officielle italienne, pour faire débarquer 40 migrants qui étaient bloqués à bord depuis 17 jours. Sa capitaine allemande, Carola Rackete, a été arrêtée. Berlin demande sa libération, tandis que le ministre italien de l'Intérieur, Matteo Salvini, la décrit comme une "pirate". Trois jours plus tard, pour le bateau et le reste de l'équipage, c'est l'incertitude.
Les deux tiers de l'équipage toujours en mer
Le Sea-Watch va-t-il repartir ? Difficile pour Till, un volontaire allemand, de répondre à cette question. "Le bateau est saisi par les autorités italiennes, ce qui veut dire que nous ne contrôlons plus les déplacements du navire," explique Till. Il a pu quitter le navire, il est à terre, à Lampedusa. Mais les deux tiers de l'équipage sont toujours en mer, au large du port.
C'est le cas d'Isis, une mécanicienne française, bloquée à bord. "Ce qui est le plus compliqué, c'est de pas avoir de deadline, affirme-t-elle, de pas savoir à quel moment on va rejoindre la Sicile." Les marins doivent rester pour entretenir le navire, même s'ils sont éprouvés par ces dernières semaines.
L'avenir du navire entre les mains de la justice italienne
"On attend de savoir s'ils vont venir, quand ils vont venir, où est-ce qu'ils vont venir, détaille Ariane, seconde mécanicienne, qui attend une hypothétique relève de son ONG. À ce moment-là, les membres indispensables du navire pourront repartir." Et cela dépendra des autorités italiennes.
Pour autant, quand on demande à Ariane si elle s'engagerait pour une nouvelle mission de sauvetage, la réponse est franche. "Je ne sais pas comment l'avenir va se présenter pour le navire ou l'organisation, répond-elle, mais tant qu'il y a des gens qui seront en péril en Méditerranée, la question ne se posera pas pour moi."
On nous a appris en mer que l'assistance est quelque chose d'obligatoire
Ariane, mécanicienne
L'avenir du Sea-Watch est désormais entre les mains de la justice italienne, tant que les enquêteurs n'en auront pas terminé avec le bateau.
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