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Migrants : "La fête de Noël nous invite à une plus grande bienveillance et à un plus grand accueil"

Mgr Stanislas Lalanne, évêque de Pontoise (Val-d'Oise) a appelé les Français lundi sur franceinfo à "travailler plus sur la solidarité" envers les migrants. 

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Des réfugiés participent à un réveillon de Noël organisé par une fondation à Amsterdam (Pays-Bas), le 27 décembre 2016. (BART MAAT / AFP)

Le pape François prononce lundi 25 décembre à Rome (Italie) la traditionnelle bénédiction "Urbi et Orbi", au lendemain d'une homélie de Noël appelant les 1,3 milliard de catholiques de la planète à faire d'"hospitalité" devant le drame des migrants. Ce message a été relayé sur franceinfo par Mgr Stanislas Lalanne, évêque de Pontoise (Val-d'Oise).

Selon lui, "on peut faire plus" pour l'accueil des migrants en France. "On pourrait nous faire croire qu'on peut trouver notre bonheur sans chercher celui des autres. Mais cet individualisme conduit à la peur. Je pense que nous devons travailler plus sur la solidarité", a-t-il estimé.

franceinfo : dans son homélie de Noël, le pape a appelé à "l'hospitalité" pour les migrants. Quel est le poids de cette parole, selon vous ?

Stanislas Lalanne : Elle a un grand poids. La question des migrants est importante aujourd'hui et elle le sera encore plus demain. Dans un pays comme le nôtre, quand on voit le tissu associatif, il y a un travail extraordinaire exceptionnel qui est fait pour l'accueil des migrants et des réfugiés. On peut encore faire plus. Mais cela dépend aussi peut-être des régions. La France s'est construite à partir de vagues successives d'immigration, mais peut-être qu'il y a aussi une répartition dans le territoire qui doit être plus équilibrée.

C’est-à-dire ?

Le Val-d'Oise, par exemple, compte environ 20 % d'immigrés. Dans certaines villes du département, il y a une centaine de nationalités différentes. Or, dans le département dans lequel j'étais avant, la Manche, il y en avait beaucoup moins ! Il y a donc peut-être une meilleure répartition à faire. Ensuite, la question très importante au plan national et international, c'est qu'il faut qu'on agisse sur les causes du départ des migrants et qu'on trouve des solutions aux conflits. Nous avons à agir sur le développement dans ces pays pour éviter que ces personnes soient obligées de les fuir. Et je vois que dans la plupart des pays d'Europe, on n'atteint même pas 1 % du budget pour l'aide au développement.

Le gouvernement a publié une circulaire demandant aux préfets de recenser les migrants dans les centres d'hébergement d'urgence. Qu'en pensez-vous ?

Je pense que nous devons parvenir à une meilleure collaboration entre les associations et l'État, sinon ces personnes sont à la rue. Aujourd'hui, dans notre pays, on a un certain nombre de craintes qui nous habitent et on peut le comprendre. Mais la fête de Noël nous invite à une plus grande bienveillance et à un plus grand accueil. Bien sûr, on ne peut pas accueillir tout le monde, mais je pense qu'on en a encore sous le pied, pour ainsi dire, du côté de l'accueil des réfugiés. On pourrait nous faire croire qu'on peut trouver notre bonheur sans chercher celui des autres. Mais cet individualisme conduit à la peur. Je pense que nous devons travailler plus sur la solidarité.

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