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Une centaine de migrants délogés d'un bâtiment de l'université Paris-8 par les forces de l'ordre

Plusieurs dizaines de CRS se sont déployées tôt mardi matin dans cette faculté située à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis). Des soutiens aux migrants se sont opposés à cette évacuation.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
L'entrée de l'université Paris-8, à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), le 6 avril 2018. (LUDOVIC MARIN / AFP)

Expulsés après cinq mois d'occupation. Une centaine de migrants ont été délogés par les forces de l'ordre, tôt mardi 26 juin, d'un bâtiment de l'université Paris-8 à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis) où ils vivaient depuis le 30 janvier. Ces personnes, originaires notamment d'Afrique de l'Ouest mais aussi du Soudan et de l'Erythrée, sont soutenues par un collectif.

Franceinfo revient sur cette évacuation.

Un bâtiment occupé depuis janvier

Depuis le 30 janvier, ces personnes avaient l'accord de la présidence de l'université pour s'installer dans cette aile du campus de 22 000 étudiants situé au nord de Paris. Les salles de cours ont été transformées en dortoirs, des roulements ont été organisés pour les tâches ménagères avec l'aide des habitants et d'étudiants constitués en un collectif ad hoc. Avant de se mettre à l'abri dans l'université, ces migrants, en majorité des jeunes hommes, dormaient dehors dans un campement parisien.

Selon une source de l'AFP proche du dossier, la décision d'évacuation a été accélérée par la découverte de cas de gale parmi le personnel de l'université, dont certains ont demandé lundi à exercer leur droit de retrait. En outre, un bâtiment administratif a été vandalisé dans la nuit de dimanche à lundi, a ajouté cette source.

Des heurts entre forces de l'ordre et soutiens aux migrants

Mardi matin, en soutien à ces migrants, plusieurs personnes se sont opposées à l'évacuation. Au premier étage du bâtiment, sur une terrasse, quelque 70 personnes ont formé une chaîne humaine autour d'une trentaine de migrants pour empêcher l'intervention des CRS. "Papiers, papiers !" ont-elles scandé. Après de brefs heurts, les policiers ont usé de gaz lacrymogène et rapidement défait la chaîne humaine. Un usage de la force constaté par un journaliste indépendant et dénoncé par les soutiens des migrants sur Twitter.

Des migrants évacués en bus

Puis, dans le calme, selon la vidéo d'un journaliste sur place, plusieurs dizaines de CRS et d'autres policiers ont emmené des migrants dans des bus. Selon la préfecture, ils doivent être conduits dans un gymnase au Raincy, dans le même département, pour une prise en charge administrative, où la situation de chacun sera examinée.

Pendant l'occupation, la présidente de l'université, Annick Allaigre, avait transmis à la préfecture de Seine-Saint-Denis une liste de 133 noms de personnes susceptibles d'être régularisées, après examen de leur situation. La préfecture devra identifier si des membres de la liste sont présents parmi la soixantaine de personnes expulsées mardi matin. Les migrants et leurs soutiens réclamaient une régularisation collective, une solution exclue par les pouvoirs publics.

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