La France expulse quatre demandeurs d'asile afghans vers la Bulgarie, des avocats redoutent "un renvoi vers l'Afghanistan"
La Bulgarie "n'a pas suspendu les éloignements vers l'Afghanistan, malgré la prise de pouvoir des talibans", s'inquiète le barreau de Strasbourg.
La France a-t-elle mis des Afghans "vulnérables" en danger ? L'Ordre des avocats de Strasbourg a dénoncé, mardi 28 septembre, l'expulsion de quatre demandeurs d'asile afghans vers la Bulgarie, "d'où ils risquent un renvoi vers l'Afghanistan". La Bulgarie "n'a pas suspendu les éloignements vers l'Afghanistan, malgré la prise de pouvoir des talibans", s'inquiète le barreau.
Le bâtonnier Christian Kruger accuse la préfecture du Bas-Rhin d'avoir agi "au mépris d'une décision de justice". Dimanche, un juge avait ordonné la remise en liberté des quatre hommes placés dans un centre de rétention administrative. Le parquet avait fait appel de cette décision et une audience à la Cour d'appel de Colmar était prévue lundi après-midi.
"Mais sans même attendre l'audience de la Cour, les services de la préfecture ont contraint lundi matin à l'aube les retenus afghans à prendre l'avion à destination de la Bulgarie", selon Christina Kruger. "Le Barreau s'indigne que l'administration, malgré de généreux effets d'annonces, éloigne ainsi des ressortissants afghans vulnérables", a-t-elle ajouté.
La préfecture dit avoir agi "en toute légalité"
Sollicitée, la préfecture a assuré que "l'appel du parquet (était) suspensif, ce qui permet de mener à bien cette opération en toute légalité". Interrogée sur les garanties que la Bulgarie ne renverra pas ces demandeurs d'asile vers l'Afghanistan, la préfecture n'a pas répondu.
Fin août, la ville de Strasbourg avait accueilli une centaine de demandeurs d'asile afghans fuyant le régime des talibans. "La prise en charge de ces ressortissants afghans s'inscrit pleinement dans la tradition d'accueil de notre pays, ainsi que dans le respect de nos lois et règlements", avait déclaré Josiane Chevalier, la préfète du Bas-Rhin.
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