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Info franceinfo La France accusée dans une vidéo de renvoi illégal de migrants mineurs vers l'Italie

Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Article rédigé par franceinfo - Nicolas Favreau
Radio France

Une vidéo tournée en caméra cachée le 30 juin par le collectif Roya Solidaire à la gare de Menton (Alpes-Maritimes) semble montrer des policiers reconduire des migrants mineurs à la frontière italienne, sans leur proposer, comme ils y ont droit, de déposer une demande d'asile.

La France renvoie-t-elle illégalement des migrants mineurs vers l'Italie ? C'est ce que semble montrer une vidéo que franceinfo s'est procurée. Le document a été réalisé par le collectif Roya Solidaire qui rassemble des militants et défenseurs des droits des migrants qui passent la frontière franco-italienne pour venir en France.

Tournée en partie clandestinement le 30 juin à la gare de Menton dans les Alpes-Maritimes, en présence de Cédric Herrou, cet agriculteur militant de la vallée de la Roya qui héberge des migrants, la vidéo montre des policiers monter dans un train en provenance d'Italie et contrôler plusieurs migrants installés à bord.

Les enfants emmenés sur le quai opposé

Deux Tchadiens mineurs, un frère et une soeur, en sont sortis et sont amenés avec d'autres migrants par les policiers au premier étage de la gare de Menton-Garavan. La vidéo montre ensuite Cédric Herrou interroger les policiers sur la destination des mineurs. "On les amène à la police de l'air et des frontières [PAF], on va les conduire là où l'autorité judiciaire traite, enfin...", répond l'un d'entre eux.

Pourtant, la vidéo montre que les policiers entraînent les migrants mineurs sur le quai opposé, direction l'Italie. Dans cette vidéo, on n'entend à aucun moment les policiers informer les migrants mineurs de la possibilité de déposer une demande d'asile, alors que la loi l'autorise.

"Je ne vous ai rien dit"

Selon le collectif Roya Solidaire, "les autorités françaises sont tenues d'informer les personnes interpellées de leur droit à demander l'asile". Et les mineurs, en particulier, ont "droit à une protection et une aide spéciales de l'Etat". Cédric Herrou demande des explications aux policiers, l'un d'eux répond, embarrassé devant la caméra : "Je ne vous ai rien dit." Ce sont au total quatre migrants mineurs qui repartent en direction de l'Italie. Arrivés à la gare de Vintimille, ils sont pris en charge par les membres d'une église locale.

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