"Ils méritent mieux après tout ce qu’ils ont vécu" : à New York, des centres d'accueil bondés et des migrants laissés à la rue
Quelque 12 milliards de dollars sur trois ans. C'est ce que devrait coûter la crise migratoire à New York, selon Eric Adams, maire de la ville. Depuis le printemps 2022, plus de 100 000 migrants y ont posé le pied. "Ville sanctuaire", la grosse pomme a obligation - en vertu de la loi - de fournir un hébergement provisoire à ceux qui en font la demande. Dans les faits, les lits manquent en permanence. Théoriquement assurés de dormir en lieu sûr une fois arrivés dans la métropole, des centaines de migrants se retrouvent à la rue ces dernières semaines.
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Le Roosevelt Hotel a servi de décor à des films tels que Wall Street. Aujourd'hui, c'est le symbole de la crise migratoire à New York. Transformé en centre d’accueil pour demandeurs d’asile en mai dernier, cet hôtel situé au cœur de Manhattan, voit des dizaines de migrants se rassembler devant ses portes chaque soir.
Après deux semaines d'attente, Maïté, équatorienne, dort enfin dans l’une des chambres. "Je suis venue pour réaliser mes rêves, mais c’est très compliqué.
"Je n’aurais jamais pensé me retrouver dans cette situation, de devoir dormir dans la rue…"
Maïté, migrante équatorienneà franceinfo
Comme la jeune femme, des centaines de personnes ont, ces dernières semaines, dormi entassées derrière les barrières de l'hôtel.
Compassion mais absence de solutions
Arrivée de Colombie avec sa famille il y a un an, Charon, 16 ans, s'émeut. "Ça me rend très triste (...) Ils ont dû traverser beaucoup de choses et ils n'ont pas de toit au-dessus de la tête. Ils méritent mieux après tout ce qu’ils ont vécu…". Une "compassion infinie" que le maire de New York, Eric Adams, a dit partager dans un récent communiqué, sans pouvoir améliorer la situation pour autant car "les ressources de la ville ne le sont pas [infinies]", reprend le maire.
"Nous avons atteint nos limites", explique-t-il, appelant le gouvernement fédéral américain à l'aide. Très critiques de sa gestion, les associations américaines rappellent tout de même au maire de "la ville qui ne dort jamais" que la loi l’oblige à trouver un lit aux migrants qui arrivent à New York, aussi nombreux soient-ils.
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