Grèce : lassés d'être bloqués, six migrants tentent de retourner en Turquie à la nage
Des milliers de migrants sont bloqués sur les îles grecques depuis l'accord conclu le 20 mars entre l'UE et la Turquie.
Six migrants ont tenté de rentrer à la nage en Turquie au départ de l'île de Chios (Grèce), a indiqué la police portuaire grecque, mercredi 11 mai. Les nageurs ont été interceptés en deux groupes, lundi et mardi, à quelques centaines de mètres des rives de l'île, alors que les côtes turques et la ville de Cesme sont distantes de neuf milles marins, soit près de 17 kilomètres. Le premier groupe, équipé d'une bouée gonflable, était formé de quatre Irakiens. La nationalité des seconds n'a pas été précisée.
Lassés d'attendre d'être fixés sur leur sort
Ces migrants étaient bloqués dans des conditions précaires, en vertu de l'accord conclu le 20 mars entre l'UE et la Turquie. Interrogés par la police, ils ont expliqué qu'ils en avaient assez d'attendre que leur sort soit fixé. Ils avaient rejoint l'île de Chios sur des embarcations de fortune, en traversant le même bras de mer. Selon le quotidien grec Ethnos (en grec), ils voulaient surtout éviter d'être détenus à leur retour en Turquie. D'après les ONG de défense des droits de l'homme, c'est en effet le sort réservé à 386 migrants, déjà renvoyés de Grèce en Turquie, depuis l'entrée en vigueur du pacte.
Cette échappée témoigne de la lassitude des réfugiés arrivés sur les îles grecques après l'accord, et empêchés de les quitter dans l'attente soit de leur renvoi, soit de l'acceptation de leurs demandes d'asile. Au total, ils étaient 8 400 mercredi, selon les autorités grecques, dont 2 253 à Chios, soit plus du double des capacités des centres d'accueil. Plus de 45 000 réfugiés et migrants arrivés avant le 20 mars restent également bloqués en Grèce continentale, depuis la fermeture de la route des Balkans, fin février.
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