En Europe, des campagnes chocs pour dissuader les migrants
Le Danemark s'apprête à faire la publicité de ses mesures à l'encontre des migrants dans les journaux. Ce n'est pas la première fois qu'un pays se lance dans une telle campagne.
Les mesures sont désormais placardées dans les rues ou imprimées dans les journaux. Les gouvernements européens rivalisent de campagnes de communication chocs pour dissuader les migrants de s'installer sur leur territoire. Au Danemark, les autorités s'apprêtent à faire de la publicité pour dire à quel point le pays n'offre pas de bonnes conditions d'accueil aux demandeurs d'asile.
Francetv info revient sur trois campagnes lancées en Europe qui visent à décourager les possibles réfugiés. Des initiatives qui ne font pas l'unanimité, et dont l'efficacité reste à prouver.
Au Danemark, des publicités dans les journaux
Le gouvernement danois mise sur la presse étrangère pour faire connaître ses mesures. Les autorités vont publier des publicités dans les journaux, dont l'objectif est de rappeler à quel point la loi danoise est sévère à l'encontre des migrants. L'idée a été lancée par la ministre de l'Immigration Inger Støjberg, rapporte Courrier International mercredi 12 août. "Les publicités doivent contenir de l’information sobre sur la réduction des indemnités et d’autres restrictions que nous allons adopter", explique Inger Støjberg, citée par l'hebdomadaire.
Cette campagne doit mettre en avant les nouvelles mesures qui entreront en vigueur au Danemark dès le mois de septembre : les aides à l'intégration, et celles accordées aux couples avec enfants, seront réduites de moitié. Un collectif de citoyens a immédiatement contré l'initiative du gouvernement. Une publicité titrée "Chers réfugiés, soyez les bienvenus au Danemark" a déjà été publiée dans le journal britannique le Guardian lundi 10 août. Une contre-attaque qui devrait s'étendre à d'autres journaux européens.
En Hongrie, de grandes affiches sur les façades
"Si vous venez en Hongrie, vous ne pouvez pas prendre le travail des Hongrois." L'avertissement adressé aux migrants s'affiche en grand dans les rues de Budapest, la capitale du pays. Viktor Orbán, le Premier ministre hongrois, est à l'origine de cette campagne dont les premières affiches ont été installées début juin 2015, d'après Euronews. Le gouvernement a également envoyé un questionnaire aux électeurs pour qu'ils s'expriment sur le lien supposé entre terrorisme et l'immigration.
Les opposants ont rapidement dénoncé cette initiative. "Ça nous a mis en colère de voir que le gouvernement dépense notre argent dans une campagne de haine", proteste un activiste cité par Euronews. A la suite de cette campagne, le Parlement européen a demandé à la Commission européenne de placer le pays sous surveillance. Le Fidesz, le parti de droite actuellement au pouvoir, aurait en fait tenté d'attirer les électeurs de plus en plus nombreux à rejoindre le Jobbik, le parti d'extrême droite.
Au Royaume-Uni, des camionnettes dans les rues de Londres
L'initiative du gouvernement britannique avait fait grand bruit. En juillet 2013, les Londoniens ont commencé à voir passer des camionnettes dans des quartiers réputés à forte population immigrée. "Au Royaume-Uni de façon illégale ? Rentrez chez vous ou prenez le risque de vous faire arrêter", assénait le message inscrit sur les véhicules. Un slogan accompagné d'une image de menottes et du nombre d'arrestations effectuées dans la zone concernée.
Pour le Premier ministre conservateur David Cameron, ces camionnettes sont le moyen le plus rentable de faire partir les migrants, notait alors le Huffington Post. Comme au Danemark et en Hongrie, la polémique enfle dans le pays et à l'extérieur. Des chercheurs se sont même penchés sur l'impact d'une telle campagne, indique l'ONG Migrants' Rights Network (en anglais) en mars 2015. Selon eux, le message affiché sur les camionnettes ne fait qu'augmenter l'inquiétude de la population vis-à-vis de l'immigration.
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