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Crise des migrants à la frontière Pologne-Biélorussie : Minsk dit avoir obtenu des négociations avec l'UE, Berlin évoque une simple "coopération"

Alexandre Loukachenko et Angela Merkel se sont une nouvelle fois entretenus au téléphone, au lendemain d'affrontements entre migrants et forces de sécurité polonaises. 

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Le président biélorusse Alexandre Loukachenko lors d'un concert de charité à Minsk (Biélorussie), le 17 septembre 2021. (VIKTOR TOLOCHKO / SPUTNIK VIA AFP)

Pour la seconde fois en trois jours, le président biélorusse Alexandre Loukachenko et la chancelière allemande Angela Merkel se sont entretenus au téléphone, mercredi 17 novembre, afin d'évoquer la crise migratoire à la frontière polonaise. Quelques milliers de migrants, originaires principalement du Moyen-Orient, campent depuis des jours par des températures glaciales au niveau du poste-frontière de Bruzgi (Biélorussie), en face du poste-frontière de Kuznica (Pologne).

L'interprétation de l'échange diverge quelque peu entre les deux participants. Selon la présidence biélorusse, citée par l'agence officielle Belta, les deux dirigeants se sont entendus pour "que le problème dans son ensemble remonte au niveau Biélorussie-UE, et que des responsables désignés par chacune des parties entreprennent immédiatement des négociations". Le communiqué précise que "le souhait des réfugiés de se rendre en Allemagne sera étudié dans ce contexte".

Cette déclaration a été immédiatement nuancée par Berlin, qui n'a évoqué qu'une coopération entre Minsk et l'UE pour fournir une aide humanitaire aux migrants coincés à la frontière. "La chancelière a souligné la nécessité de fournir une aide humanitaire et des options de rapatriement pour les personnes concernées" avec les Nations unies et "en coopération avec la Commission européenne", a expliqué le porte-parole d'Angela Merkel, Steffen Seibert.

La crise pourrait s'éterniser, selon Varsovie

La Commission européenne "tiendra des discussions techniques sur les rapatriements avec le Haut commissariat des Nations unies pour les réfugiés (UNHCR), avec l'Organisation internationale pour les migrations (OIM, associée à l'ONU) et avec la Biélorussie", a d'ailleurs précisé sur Twitter un porte-parole de l'exécutif européen, sans plus de précisions. "La Biélorussie doit donner accès à l'aide humanitaire et fournir un abri aux migrants dans le pays", a-t-il réaffirmé.

La veille, les forces de sécurité polonaises avaient fait usage de gaz lacrymogène et de canons à eau pour repousser des migrants qui leur jetaient des pierres en tentant de traverser la frontière. L'Occident accuse Minsk d'avoir orchestré depuis l'été cet afflux, en réponse à des sanctions occidentales contre la Biélorussie après la répression en 2020 d'un mouvement d'opposition. Le ministre polonais de la Défense, Mariusz Blaszczak, a averti que cette crise "pourrait durer des mois, voire des années", affirmant que les migrants avaient à nouveau "attaqué la frontière polonaise" pendant la nuit.

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Le président Loukachenko, au pouvoir depuis trois décennies, s'était entretenu lundi avec Angela Merkel, son premier appel avec un dirigeant européen depuis le début de la crise. Selon le porte-parole de la chancelière, cette dernière avait appelé Alexandre Loukachenko pour trouver des issues humanitaires et permettre à l'ONU d'intervenir. La commissaire aux droits de l'homme du Conseil de l'Europe, Dunja Mijatovic, qui s'est rendue dans la région frontalière mardi, a affirmé que la situation à la frontière entre la Pologne et la Biélorussie était "extrêmement complexe".

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