Calais : la guerre des tentes
Les équipes de France 3 sont allées à Calais (Pas-de-Calais) pour constater une véritable guerre des tentes entre les migrants et les forces de l’ordre.
Le petit bois des Verrotières en périphérie de Calais (Pas-de-Calais). Au réveil, ils enterraient leur tente au pied des arbres. Mais aujourd’hui, les trois Africains n’en ont pas eu le temps. Des gendarmes les ont pris, affirment-ils. Ils ont quelques minutes pour déguerpir, mais ils disent que parfois, ils n’ont pas le droit de prendre leur maigre bagage. Les forces de l’ordre ont un ordre : empêcher tout point de fixation, tout campement de réfugiés à Calais.
Les Calaisiens fournissent des tentes
Alors les organisations humanitaires viennent chaque matin tempérer une violence qui change de forme. Mais parfois le démantèlement des tentes dérape, comme ce 25 janvier devant la caméra de cette ONG : “La police s’est mise en ligne, elle a empêché les migrants d’aller chercher leurs affaires”, explique Loan Torondel, chargé de mission Association Auberge des Migrants. Les tirs de grenade lacrymogène ont fait quatre blessés graves et un jeune africain de 16 ans a perdu un oeil. Mais pour les forces de l’ordre, les procédures ont été respectées. Chaque nuit, des Calaisiens viennent redonner des tentes, car les réfugiés dormiront toujours là en face de l’Angleterre. À l’aube, une compagnie de CRS vient reprendre les tentes. En théories les migrants doivent pouvoir les récupérer dans un entrepôt. Mais dans la boue de Calais ce matin-là, on lit surtout sur les visages un sentiment de grand gâchis, de temps, de moyens et d’humanité.
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