Brésil, Québec, Australie… Ces lointains pays prêts à accueillir des réfugiés syriens
Plusieurs Etats d'Amérique, notamment, ont annoncé, depuis lundi, leur volonté de recevoir les migrants qui fuient un pays en guerre depuis 2011.
L'ONU tire la sonnette d'alarme. Selon un document de l'Agence des Nations unies pour les réfugiés (HCR), diffusé mardi 8 septembre, près d'un million de migrants devraient traverser la Méditerranée pour trouver asile en Europe d'ici à la fin 2016. C'est dans ce contexte que la Commission européenne va officiellement proposer, mercredi, de répartir 120 000 demandeurs d'asile dans les différents pays de l'UE.
Mais les migrants qui fuient la guerre en Syrie pourraient également trouver refuge dans des pays bien plus éloignés. Plusieurs Etats d'Amérique et d'Océanie – du Brésil au Québec en passant par l'Australie, le Chili ou le Venezuela – ont, en effet, spontanément proposé d'accueillir plusieurs milliers de réfugiés.
Le Venezuela prêt à accueillir 20 000 Syriens
Le président vénézuélien, Nicolas Maduro, a "ordonné", lundi, à sa ministre des Affaires étrangères, Delcy Rodriguez, d'organiser l'accueil de 20 000 réfugiés de Syrie via l'aide de la diaspora syrienne. Il a d'ailleurs rappelé qu'il existe, dans son pays, "une grande communauté syrienne".
"Combien d'arabes devraient encore mourir avant qu'une haute conscience humaine de la paix ne se réveille ?, a-t-il lancé lors d'une réunion du gouvernement, lundi soir. Je veux que 20 000 Syriens arrivent dans notre patrie vénézuélienne, pour partager cette terre de paix, du Christ, du [héros de l'indépendance] Simon Bolivar et aider au développement de cette terre magique." Nicolas Maduro et son prédécesseur Hugo Chavez avaient tous les deux exprimé leur soutien au président syrien Bachar Al-Assad, et avaient décrit le conflit comme un complot "impérialiste" occidental.
Le Québec assure pouvoir recevoir 3 650 personnes d'ici à décembre
En Amérique du Nord, le Québec a annoncé qu'il accueillerait 3 650 réfugiés syriens d'ici à fin décembre, soit 2 450 de plus que son objectif initial. "Depuis le début de l'année, 651 personnes en provenance de la Syrie sont déjà arrivées au Québec", souligne Radio Canada.
Teema Kurdi, la tante du petit Aylan Kurdi, l'enfant syrien retrouvé mort noyé sur une plage de Bodrum dont la photo a fait le tour du monde, vit à Vancouver, à l'extrême-ouest canadien. Selon elle, la famille d'Aylan voulait rejoindre ce pays. En revanche, contrairement à ce qu'elle avait d'abord affirmé, Ottawa n'avait pas refusé l'asile à cette famille.
Les frontières des Etats-Unis ouvertes pour accueillir entre 5 000 et 8 000 Syriens d'ici à l'automne 2016
Les Etats-Unis ont, pour leur part, promis d'accueillir de 5 000 à 8 000 Syriens d'ici à l'automne 2016. Pour l'instant, rappelle Le Figaro, seuls 1 500 personnes ont trouvé refuge sur le sol américain en quatre ans de guerre.
Un chiffre qui paraît bien faible aux yeux des organisations humanitaires, dans un pays riche, qui s'est bâti sur l'immigration. Le secrétaire d'Etat John Kerry a d'ailleurs répondu au Huffington Post que les Etats-Unis "pourraient faire beaucoup plus pour protéger ces populations. Mais je ne parle pas de prendre [plus de réfugiés] de manière permanente", a-t-il prévenu.
L'Australie envisage d'assouplir sa politique
de quotas pour les Syriens
Le Premier ministre australien, Tony Abbott, a laissé entendre, lundi, qu'un léger assouplissement de sa très stricte politique de quotas de réfugiés était possible. "Le gouvernement a la ferme intention d'accueillir un nombre significatif de gens venant de Syrie cette année", a-t-il déclaré au Parlement.
Cette annonce intervient alors que le gouvernement australien a interdit l'accès de son île à tous les migrants. Aucun bateau de réfugiés n'a atteint ses rives depuis plus d'un an. Les migrants qui veulent gagner l'Australie sont repoussés en haute mer, tandis que ceux qui touchent terre sont incarcérés dans des camps sur des îles au large. Seuls 13 500 réfugiés continuent d'être acceptés chaque année, au titre d'un programme humanitaire très limité.
La Nouvelle-Zélande accueillera 750 Syriens sur trois ans
La Nouvelle-Zélande a annoncé, lundi, qu'elle accueillera 750 Syriens sur trois ans. Le ministre de l'Immigration, Michael Woodhouse, a expliqué que 150 Syriens seraient accueillis dans le cadre du programme d'accueil de réfugiés déjà en vigueur, et 600 autres au titre de l'urgence.
Le quota annuel actuel pour l'accueil des réfugiés en Nouvelle-Zélande, pays qui compte 4,5 millions d'habitants, est de 750 personnes. Un chiffre qui n'a pas augmenté depuis 1987.
Le Brésil se dit ouvert à "ceux qui veulent contribuer
à la prospérité" du pays
De son côté, le Brésil est disposé "à accueillir ceux qui, expulsés de leur patrie, voudraient venir vivre, travailler, et contribuer à la prospérité et à la paix du Brésil, a déclaré, lundi, la présidente du pays, Dilma Roussef, dans un message vidéo diffusé sur internet. En ces temps de difficultés, de crise que nous sommes en train de traverser, nous nous tenons les bras ouverts pour accueillir les réfugiés."
Avec plus de 2 000 réfugiés syriens, le Brésil est le pays d'Amérique latine qui a accueilli le plus de ressortissants ce pays depuis le début de la guerre en 2011.
Le Chili "étudie" l'accueil de réfugiés
Au Chili, le ministre des Affaires étrangères, Heraldo Munoz, a également affirmé que l'accueil de réfugiés était à l'étude. "Le gouvernement est profondément préoccupé par cette situation humanitaire", a-t-il déclaré lundi au quotidien Tercera (en espagnol).
Selon le journal, le gouvernement de la socialiste Michelle Bachelet travaillerait sur un projet visant à accueillir 50 à 100 familles de réfugiés. Le plan a été en partie inspiré par l'ancien ministre Sergio Bitar, d'origine syrienne, aujourd'hui membre du Conseil consultatif de la réforme de l'enseignement supérieur.
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