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Les Italiens invités à porter du rouge en soutien aux migrants qui traversent la mer Méditerranée

Face au bilan humain très lourd en mer Méditerranée et le nombre de migrants disparus, des associations italiennes organisent une initiative symbolique samedi, appelée "tee-shirt rouge"Les Italiens sont invités à porter du rouge contre l'indifférence, car cette couleur est souvent celle portée par les enfants sur les bateaux.

Article rédigé par Mathilde Imberty
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
Un enfant sauvé en mer Méditerranée par l'Aquarius, le bateau de l'ONG SOS Méditerranée, le 12 mai 2018. (LOUISA GOULIAMAKI / AFP)

En Méditerranée le nombre de migrants disparus progresse. Depuis vendredi 29 juin, près de 180 migrants sont morts noyés dont des enfants, selon les chiffres communiqués par les garde-côtes libyens. Une proportion jamais atteinte. Face à ce bilan humain très lourd, plusieurs associations italiennes réagissent en organisant une initiative samedi 7 juillet dite "tee-shirt-rouge" ("maglietta rossa"). Les Italiens sont invités à porter du rouge contre l’indifférence. Il s'agit de la couleur que portent souvent les enfants sur les bateaux. Des manifestations sont prévues à Rome, Turin, Bologne et en Sicile également.

Toute la ville de Catane en rouge

À Catane, en Sicile, l’un des principaux ports de débarquement pour les migrants, toute la ville est invitée à participer à l’initiative. Sortir de son armoire samedi matin un haut rouge pour dire non à l’indifférence face aux morts de la Méditerranée.

L’initiative est signée Libera, l’association pour la légalité. "Le rouge, c’est la couleur que portait le petit Aylan mort noyé à 3 ans. C’est la couleur que portaient les trois enfants retrouvés morts ces derniers jours en Libye. C’est la couleur que les mamans mettent à leurs petits lorsqu’ils embarquent pour être repérés à distance en mer. Le rouge, c’est aussi l’exaltation de notre force vitale à tous. Dans une Italie qui exprime méchanceté et colère envers les migrants, il faut que l’on retrouve la force de se comporter en citoyens actifs", explique Giuseppe Strazzulla, membre de l'association Libera.

Elvira Iovino elle aussi choisit le rouge pour couleur, c'est la présidente du centre Astalli de Catane qui offre aide juridique, sanitaire, des cours d’italien à des migrants au parcours douloureux. "Cela retombe toujours sur ces pauvres personnes qui ont déjà traversé le désert et qui ont été détenues en Libye. C’est terrifiant", estime Elvira Iovino.

Une personne sur sept se noie en Méditerranée

Depuis le début de l'année 2018 on dénombre un millier de personnes mortes noyées en Méditerranée. Le Haut-Commissariat aux réfugiés (HCR) estime qu’en 2018 une personne sur sept traversant la Méditerranée se noie.

L’agence onusienne appelle à un renforcement des moyens de sauvetage et au retour des ONG en mer. "En 2017 une personne sur 38 entreprenant la traversée est morte. Cette année en 2018. Une personne sur sept meurt. Nous lançons un appel afin que les ONG aient la possibilité d'effectuer les sauvetages. Les capacités de recherche et secours au large ont été réduites de manière drastique et cela a un effet immédiat sur la vie des personnes", précise Carlo Sami, porte-parole du HCR en Italie. Autant d’interlocuteurs convaincus que les Libyens n’ont absolument pas les moyens et les compétences pour sauver des vies humaines en mer.

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