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Bateau "coincé" en mer avec des migrants : "C’est un refus symbolique" de l'Italie qui veut "empêcher le secours en mer" juge France Terre d'Asile

"La France, l’Allemagne, l’Espagne doivent se concerter pour ouvrir des ports de débarquement, comme le demande le Haut-commissariat aux réfugiés depuis des mois pour éviter cette errance" estime Pierre Henry, directeur général de l’association France Terre d’Asile.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Image d'illustration. 27 janvier 2018, des migrants secourus en mer par l'association SOS Mediterranée. (LAURIN SCHMID/SOS MEDITERRANEE / PICTURE ALLIANCE)

"C’est un refus symbolique auquel nous devons organiser une réponse symbolique", a réagi sur franceinfo mercredi 28 novembre Pierre Henry, directeur général de l’association France Terre d’Asile, au sujet d'un bateau de pêche espagnol qui est coincé depuis plusieurs jours en mer Méditerranée, après avoir secouru 12 migrants. Le directeur de l'association pointe du doigt la responsabilité du ministre de l'Intérieur italien, Matteo Salvini, qui met tout en oeuvre pour "empêcher le secours en mer".

franceinfo : l’Italie et Malte refusent d’accueillir ce bateau, qu’est-ce qu’on fait ?

Pierre Henry : C’est un scénario, hélas, bien connu. Cela fait des mois que sous l’impulsion de monsieur Salvini, ministre de l’Intérieur italien, tous les bateaux humanitaires ont été éloignés de la zone de secours y compris les bateaux de pêche, les cargos qui se détournent de cette zone pour ne pas être immobilisés ou obligés d’errer pendant des jours avec leur cargaison à la recherche d’un port.

Pour vous, le ministre de l'Intérieur italien est le responsable ?

En réalité, l’action de monsieur Salvini, c’est d’écarter tous les bateaux, quelle que soit leur nature. Il s’agit d’empêcher le secours en mer, qui est le devoir du marin. Dans cette zone, il est très difficile de naviguer, sans croiser des gens qui fuient l’enfer libyen. Nous sommes dans une guerre civile en Libye. La semaine dernière, des migrants ont été débarqués de force dans le port de Misrata parce qu’un bateau voulant poursuivre sa route commerciale, a considéré qu’il pouvait débarquer des gens qui venaient de fuir de Libye.

On parle de 12 migrants. Est-ce un refus symbolique ?

C’est un refus symbolique auquel nous devons organiser une réponse symbolique. J’appelle les Etats européens qui sont sur une ligne d’accueil. La France, l’Allemagne, l’Espagne doivent se concerter pour ouvrir des ports de débarquement, comme le demande le Haut-commissariat aux réfugiés depuis des mois pour éviter cette errance. Ensuite, on examine le dossier de ces personnes et en fonction de leur situation, on les répartit dans les pays européens. Il faut offrir un dispositif vertueux en réponse à ce qu’est en train de faire monsieur Salvini.

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