Allemagne : les trois partis de la coalition au pouvoir concluent un accord sur l'immigration
Cet accord met fin à un différend entre la chancelière et son ministre de l'Intérieur, qui menaçait de faire éclater la grande coalition droite-gauche au pouvoir quelques mois à peine après sa laborieuse création.
Les trois partis de la coalition au pouvoir en Allemagne, le Parti social-démocrate (SPD), l'Union chrétienne-démocrate (CDU) d'Angela Merkel et son allié bavarois plus conservateur, l'Union chrétienne-sociale (CSU), ont trouvé un accord sur l'immigration jeudi 5 juillet, à Berlin.
Cet accord met fin à un différend entre la chancelière et son ministre de l'Intérieur CSU, Horst Seehofer, qui avait menacé de renvoyer à la frontière le petit nombre de demandeurs d'asile – un maximum de cinq personnes par jour – qui se présentent en Allemagne après s'être enregistrés dans d'autres Etats de l'UE.
L'accord conclu jeudi soir prévoit une accélération des procédures de renvoi des migrants ayant déjà demandé l'asile dans un autre pays de l'Union européenne vers le pays en question, comme le prévoit la législation en vigueur dans l'UE, mais seulement s'il y a des accords bilatéraux avec le pays où ils se sont enregistrés en premier. Les partis prévoient aussi de présenter une loi sur l'immigration d'ici la fin de l'année.
Des "centres de transfert"
Au terme d'un imbroglio de quatre semaines, la CDU et la CSU avaient conclu à l'arraché lundi un compromis visant à réduire le nombre de demandeurs d'asile dans le pays. Mais le SPD avait réservé son accord, rejetant l'instauration de "centres de transit" à la frontière avec l'Autriche, d'où les migrants enregistrés au préalable dans d'autres pays de l'Union européenne seraient refoulés vers ces pays. Le parti avait fait valoir que de tels centres pourraient être considérés comme des camps d'internement.
Finalement, on parlera de "centres de transfert" qui seront aménagés dans les postes de police. L'accord prévoit que les demandes d'asile enregistrées dans d'autres pays de l'UE soient traitées dans les 48 heures – durant lesquelles les migrants seront retenus – si les demandeurs ne peuvent pas être emmenés à l'aéroport de Munich pour retourner dans le pays de leur première demande d'asile. La mise en œuvre de ce point va nécessiter la signature d'accords avec l'Italie et d'autres pays qui se sont montrés peu désireux de reprendre les migrants.
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