Migrants : Paris et Berlin promettent des renforts à la Grèce
A partir de ce dimanche matin, tous les migrants, y compris les demandeurs d'asile comme les Syriens, qui arrivent en Grèce devraient être renvoyés immédiatement vers la Turquie. Le texte a provoqué de vives contestations face auxquelles l'Union européenne a lâché du lest : chaque demandeur d'asile concerné aura donc droit à un examen individualisé de son dossier et à faire appel de son renvoi. Par ailleurs, pour chaque Syrien renvoyé, les Européens se sont aussi engagés à "réinstaller" dans l'UE un autre Syrien depuis la Turquie, à hauteur de 72.000 places.
600 fonctionnaires français et allemands en renfort
Dans une lettre commune, les ministres de l'Intérieur français et allemands ont annoncé samedi qu'ils pouvaient envoyer des équipes en renfort pour aider les fonctionnaires grecs. Athènes va en effet se retrouver une nouvelle en première ligne pour mettre en oeuvre les décisions européennes concernant les migrants. L'Allemagne comme la France sont prêtes à fournir chacune "jusqu'à 200" officiers de police supplémentaires pour l'agence de surveillance des frontières Frontex, et "jusqu'à 100" personnels pour l'agence européenne de l'asile EASO, selon cette lettre, qui confirme une information de l'édition dominicale du journal allemand Frankfurter Allgemeine Zeitung.*
La Commission européenne a estimé que quelque 4.000 agents devront être mobilisés pour cette opération, dont un millier de "personnel de sécurité et militaire" et quelque 1.500 policiers grecs et européens, pour un budget estimé à 280 millions d'euros sur les six prochains mois.
Un accord très contesté
Malgré ces ajustements, environ 4.000 personnes ont manifesté à Londres en chantant des slogans comme "les réfugiés sont bienvenus ici". Des manifestations ont également été organisées à Athènes, Vienne, Barcelone, Amsterdam et dans de nombreuses villes en Suisse. "Ouvrez les frontières", "Nous sommes humains, nous avons des droits " criaient les manifestants, qui répondaient à l'appel d'organisations de gauche et anti-racistes et ont défilé jusqu'aux bureaux de la Commission européenne.
Certaines opérations sont organisées à très petite échelle. En France, la petite commune de Vern sur Seiche, près de Rennes, est mobilisée. Samedi, elle a ainsi décidé de mettre en berne le drapeau européen sur le fronton de la mairie. Elle accuse les dirigeants de l'Union de trahir ses valeurs fondamentales, son histoire. Les élus lui demandent de faire preuve d'humanité et d'ouvrir ses frontières à ceux qui en ont besoin. Un geste symbolique que la commune a tenu à expliquer aux habitants.
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