Meurtre dans les airs dans la presse belge
Un amant, deux jeunes femmes, et un assassinat à 4.000 mètres d'altitude : les plus grands noms du roman policier n'auraient probablement pas renié ce scénario machiavélique, examiné depuis vendredi par la cour d'assises de Tongres.
Les faits remontent à novembre 2006 : Els Clottemans, qui comparaît devant la justice belge, s'apprête à effectuer un saut en altitude avec son amant Marcel Somers, et la seconde maîtresse de celui-ci, Els Van Doren, 38 ans. Tous trois appartiennent au club de chute libre de Zwartberg. Ce jour-là, neuf autres personnes montent avec le trio à bord de l'avion qui les conduit à 4.000 mètres d'altitude.
Mais lorsque vient le tour d'Els Van Doren, parachutiste confirmée, de s'élancer dans les airs, son parachute ne s'ouvre pas. Son parachute de secours ne se déploie pas non plus. La mère de trois enfants atterrit donc dans un jardin, tuée sur le coup.
L'enquête fait rapidement état du sabotage du parachute de la victime : deux courroies ont été sectionnées. Les soupçons se tournent vers Els Clottemans, arrêtée en janvier 2007. Au coeur de l'affaire examinée par les jurés : la personnalité de l'institutrice.
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Le Soir évoque "le double visage d'un ange," : qualifiée de psychopathe par certains psychiatres, l'accusée est pourtant décrite d'une toute autre manière par le quotidien belge en ligne, qui décrit "ses rondeurs qu’amplifie encore une tunique rouge vif trop étroite, son regard apeuré, sa posture presque immobile, sa gêne évidente, qui ne répondent pas au portrait mental que l’on se faisait d’elle depuis son arrestation : celui d’une femme forcément belle et habile, sûre d’elle et machiavélique, capable – comme l’ont décrété les psychiatres – de manipuler ses proches." Les yeux "rougis par l'émotion", Els Clottemans semble "envahie par la peur et la solennité du moment."
Le Soir soulève l'énigme que devront résoudre les jurés : Els Clottemans est-elle une femme "boulotte et mal dans sa peau", ou une "meurtrière perverse qui aurait assisté avec jouissance, lors du même saut groupé, à la mort de sa rivale?" -
Le site internet de la rtbf met quant à lui en évidence le mobile supposé de l'institutrice : "la jalousie." Au coeur d'une relation triangulaire, Els Clottemans n'aurait pas supporté la rivalité avec l'autre Els.
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La dernière heure relate une autre thèse avancée lors des premiers jours du procès : l'accusée souffrirait du "complexe d'Electre, l'inverse du complexe d'Oedipe chez les garçons. Els Clottemans a déclaré considérer Els Van Doren et Marcel Somers comme ses parents. Eprouvant du désir pour le parent de l'autre sexe, en l'occurrence Marcel Somers, elle devait donc éliminer le parent du même sexe, Els Van Doren."
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Sudpresse précise enfin que l'accusée a bénéficié du soutien de plusieurs de ses voisines lors de l'ouverture du procès.
Demain, les jurés visionneront les images du saut fatal de la victime, qui avait une caméra intégrée à son casque. Le procès devrait durer quatre semaines.
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