Mario Monti, pourquoi lui ?
Il est un signe qui n'a pas trompé : sa nomination comme "sénateur à vie" par le président de la République italienne, mercredi soir, au lendemain de l'annonce de la démission de Berlusconi. Depuis, les jeux semblent faits. "Vers l'investiture de Monti ", titrait le quotidien conservateur Corriere della sera jeudi matin. Pour la presse, il ne fait pas un pli que ce titre honorifique, qui récompense officiellement les services rendus au pauys, ressemble à s'y méprendre à une préinvestiture à la présidence du Conseil italien.
Pourquoi lui ? Mario Monti, 68 ans, économiste de formation, ancien commissaire européen à la Concurrence, affilié à aucun parti politique, rassure. Il rassure les partenaires européens de l'Italie. Il rassure les marchés, qui comptent sur lui et son profil de technocrate, pour appliquer à la lettre, et plus encore, les mesures d'austérité réclamées pour redresser les comptes du pays.
En dix ans passés à la Commission européenne, il a forgé sa crédibilité et une réputation de tenacité, face à l'adversité. Chargé de la Concurrence, il a tenu tête à plusieurs géants américains comme Microsoft ou General Electrics, a osé dénoncer les pratiques de certains Etats membres de l'UE, comme les aides publiques versées par la France à EDF ou Alstom. Puis rentré en Italie en 2004, et redevenu universitaire, il a critiqué à maintes reprises les orientations choisies par Berlusconi.
Adoubé d'avance par les partenaires de l'Italie, il ne fait cependant pas l'unanimité à l'intérieur. La puissante Ligue du Nord d'Umberto Bossi a déjà prévenu qu'elle ne participerait pas à un gouvernement Monti. Et le parti de Berlusconi, Peuple de la liberté, souffle le chaud et le froid. Il lui a apporté hier son soutien, mais n'hésite pas, par le truchement du quotidien Il Giornale qui lui est acquis, à dénoncer ses nouveaux émoluments de sénateur à vie.
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