Manuel Valls et Bucarest tentent de s'entendre sur les Roms
Pour la deuxième fois en deux ans, une paire de ministres
français a donc décidé de faire le déplacement à Bucarest pour parler du dossier Rom. Manuel Valls et le délégué aux Affaires
européennes, Bernard Cazeneuve, se sont mis d'accord ce mercredi avec l'exécutif roumain au sujet d'un plan de rappatriement sur deux ans pour 80 familles. Un dispositif qui avait été gelé en 2010. Autre piste évoquée mais déjà en place: la coopération policière entre les deux pays pour lutter contre les réseaux de criminalité roumaine dans l'hexagone.
Empêcher les allers-retours
Pour Paris, le nœud du problème n'est pas en France mais
en Roumanie. Dans la continuité du précédent gouvernement, et malgré les
critiques des ONG, des associations et de l'Union européenne, Manuel Valls
poursuit l'évacuation des camps illégaux. Sur une population Rom estimée à 15.000
personnes en France, 3.000 ont déjà été évacués cet été. Et d'après le ministre
de l'Intérieur, "7.000 Roumains ou Bulgares seront reconduits dans leur
pays respectif " d'ici la fin du mois de septembre.
Pour le gouvernement, Bucarest doit donc tout faire pour lutter
contre la discrimination des Roms et empêcher ainsi leur retour en France. "Aujourd'hui,
nous ne pouvons pas nous permettre d'accueillir toutes ces populations qui sont
souvent des damnés de la Terre, qui sont pourchassées dans leur pays " ,
résume Manuel Valls. Une position qui agace en Roumanie.
"La Roumanie ne pourchasse pas les Roms"
"Nous ne pouvons
pas accepter des formulations comme +la Roumanie pourchasse les populations
d'ethnie rom+. La Roumanie ne pourchasse aucun citoyen de son territoire" ,
a sèchement rétorqué le président roumain à l'adresse du ministre de l'Intérieur
français.
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