: Vidéo Un Ukrainien raconte comment il a fui Marioupol à la nage pour échapper aux troupes russes : "J’avais peur d’être repéré et j’avais froid"
Les Ukrainiens continuent de fuir les troupes du Kremlin qui poursuivent dans le Donbass leur lente, destructrice et visiblement inexorable avancée. Nos envoyés spéciaux ont recueilli le témoignage de Dmitri qui est parti de Marioupol à la nage pour échapper à la terreur russe.
Fuir à tout prix la puissance de feu russe. C'était le 16 mars, vers 19 heures, sur la plage de Pechanka, à moins de dix kilomètres au sud de Marioupol en Ukraine.
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La nuit tombe ce jour-là et Dmitri enfile une combinaison de plongée. Il attache à son corps des bouteilles en plastique pour mieux flotter et il se jette à l'eau. "J’ai nagé environ 800 mètres et j’étais épuisé, raconte Dmitri. J’avais peur d’être repéré et j’avais froid. Je claquais des dents. Si jamais les Russes me voyaient, je devenais alors une cible et ils allaient me tirer dessus. Je suis sorti de l’eau à Melekine, quatre kilomètres plus loin. Une mamie et un papy m’ont recueilli, ils m’ont offert un bortsch et un verre d’alcool. Ce sont eux qui m’ont aidé ensuite à organiser mon départ en mini-bus."
"Quand je suis arrivé ici à Lviv, je me suis rendu compte que ça valait le coup de prendre ce risque. Je voulais juste fuir la guerre."
Dmitri, Ukrainienà franceinfo
Quelques heures plus tôt, le théâtre de Marioupol est bombardé. Des centaines de civils meurent. Dmitri, qui habitait juste à côté, a aidé à évacuer des blessés. Une scène d'horreur qui a motivé son départ soudain. "C'était la panique, un moment de chaos, raconte l'Ukrainien. Il y avait des cris, des appels à l'aide, des pleurs. J'ai décidé sans réfléchir, en pilote automatique. J'ai porté des victimes, j'ai regardé à droite, à gauche pour essayer de trouver des rescapés. Il y avait de la chair, du sang et beaucoup de morts. C'est à ce moment-là que j'ai décidé de partir."
Dmitri est aujourd'hui réfugié à Lviv, dans l'ouest de l'Ukraine. Il imagine revenir dès qu'il le pourra à Marioupol. "Mais cette fois, dit-il avec un rire nerveux, ce ne sera pas à la nage, mais plutôt en bateau".
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