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Vidéo Guerre en Ukraine : "On est en train d'accumuler tous les drames possibles", déplore le porte-parole du Comité international de la Croix Rouge

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Article rédigé par franceinfo
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Des centaines de milliers de civils restent bloqués dans la ville et commencent à manquer de tout.

"On est en train d'accumuler tous les drames possibles depuis depuis trois semaines à l'intérieur de l'Ukraine", déplore le porte-parole du Comité international de la Croix Rouge Frédéric Joli mercredi 16 mars sur franceinfo. Il revient également sur la situation "tout à fait catastrophique" à Marioupol où les pénuries s'accumulent pour les dizaines de milliers de civils qui n'ont pu fuir la ville assiégée par l'armée russe.

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franceinfo : Parmi les urgences de cette guerre, l'une des principales, c'est celle de la ville de Marioupol, totalement encerclée par l'armée russe. 300 000 habitants, qui commencent à manquer de tout ?

Frédéric Joli : Oui, toutes les pénuries se sont accumulées ces trois dernières semaines. La population qui reste dans Marioupol est à la fois terrorisée et désormais en manque d'eau, de nourriture, d'accès aux soins et les différentes tentatives d'évacuation ont jusqu'à présent échoué. Nous avions commencé à travailler avec les parties au conflit sur l'évacuation la semaine dernière mais n'a pas été possible en raison de l'insécurité et de la volatilité de la situation. Aujourd'hui, des personnes ont réussi à sortir, mais la situation reste tout à fait catastrophique. Il y a encore plusieurs dizaines de milliers de personnes dans Marioupol.

Mardi, 20 000 personnes ont pu quitter la ville. Mais ça ne veut pas dire que les couloirs humanitaires fonctionnent à plein régime ?

On peut dire qu'il y a des évacuations qui fonctionnent, qui ont fonctionné. Si on prend par exemple la situation hier de la ville de Soumy, au nord-est, le CICR a pu y jouer son rôle d'intermédiaire neutre et faire en sorte, à travers deux convois de 70 bus, de faire sortir plusieurs milliers d'Ukrainiens en direction du centre de l'Ukraine. C'est au cas par cas que des négociations fonctionnent. Mais dans une situation aussi délétère, désorganisée, catastrophique que Marioupol, ce genre d'évacuation est extrêmement difficile, extrêmement dangereuse et avec une fortune plus que moyenne, si l'on voit ce qui a été fait depuis plus d'une semaine.

Trois millions d'Ukrainiens ont déjà fui leur pays, dont la moitié d'enfants, souligne l'Unicef. Cela veut dire qu'un enfant ukrainien quitte son pays chaque seconde. L'Union européenne craint des trafics d'enfants. C'est une préoccupation particulière ?

Bien sûr que c'est une préoccupation, les enfants, par définition, font partie des personnes les plus vulnérables dans les conflits armés. Alors oui, ce chiffre frappe. Il faut être vigilants. Mais on est en train d'accumuler tous les drames possibles depuis trois semaines à l'intérieur de l'Ukraine. On essaye de travailler, de faire en sorte que les parties respectent un minimum le droit international humanitaire et les Conventions de Genève, pour laisser un accès inconditionnel à l'humanitaire. Mais bien évidemment qu'on doit veiller à ce qu'on ne rajoute pas du drame au drame que les enfants et toute cette population qui a réussi à quitter l'Ukraine a subi.

Vous disiez tout à l'heure que ça commence à évoluer. Les deux parties se parlent, est-ce que vous êtes optimiste pour la suite ?

On n'a pas de boule de cristal, on voit quand même l'intensité des hostilités. Ça fait trois semaines qu'on fait un rappel systématique des obligations au regard du droit humanitaire : laisser l'accès humanitaire, épargner les civils qui ne font pas partie du conflit armé, traiter correctement les prisonniers, se poser la question de la gestion des dépouilles mortelles pour pouvoir un jour les restituer à leurs familles. Toutes ces choses-là sont sur la table et en tant qu'intermédiaire neutre, c'est ce que nous rappelons aux belligérants, et nous facilitons dès qu'on nous le demande les accords humanitaires nécessaires pour essayer de mettre un peu plus d'humanité dans l'horreur qui est aujourd'hui le conflit en Ukraine.

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