"Un crime de guerre" : une association demande des poursuites judiciaires contre des dirigeants russes pour la déportation de milliers d'enfants ukrainiens

L'association française "Pour l’Ukraine, pour leur liberté et la nôtre", qui a déposé une plainte auprès de la Cour pénale internationale (CPI), veut requalifier ces crimes en génocide.
Article rédigé par Virginie Pironon
Radio France
Publié
Temps de lecture : 1 min
Un garçon réfugié regarde une barrière à l’abri des réfugiés, où vivent actuellement environ 150 Roms et Ukrainiens, à Oujhorod, dans l’ouest de l’Ukraine, le 2 mars 2023. (ATTILA KISBENEDEK / AFP)

Le parti de Vladimir Poutine, Russie Unie, est au centre de la plainte de l'association française Pour l’Ukraine, pour leur liberté et la nôtre, auprès de la Cour pénale internationale (CPI). Dans le viseur de l'association : 35 hauts dignitaires du régime. Ce sont des membres de l’administration présidentielle, des ministres, des cadres de Russie Unie, le parti au pouvoir, ou des personnes occupant de hautes fonctions dans les territoires occupés. Leur point commun est d'avoir mis en place un système implacable de transferts d’enfants ukrainiens vers la Russie.

"Tout a été organisé, planifié, avec la volonté évidente de les 'russifier' pour leur faire perdre tout lien avec leur pays, leur famille, leur histoire, voire leur spiritualité, explique Emmanuel Daoud, l’avocat de l’association. Ça s'appelle un crime de guerre, un crime contre l'humanité. Et nous, nous pensons que c'est un crime de génocide quand on veut rayer de la carte tout ou partie d'une nation."  

En territoire russe, ces enfants subissent une véritable militarisation. "Si la Russie apprend à ces enfants à tuer, dès qu'ils seront aptes à devenir soldats, elle les utilisera pour une nouvelle agression militaire, prévient Vira Yastrebova, qui dirige une ONG ukrainienne et travaille en particulier sur la situation dans les territoires occupés. C'est ainsi que le régime du Kremlin se dope pour se maintenir au pouvoir". 

Au moins 19 000 enfants concernés

Il demeure cependant difficile, voire impossible, de savoir aujourd’hui combien d’enfants sont concernés. Les autorités ukrainiennes ont documenté un peu plus de 19 000 cas, mais ils pourraient être en réalité des centaines de milliers. En mars 2023, un mandat d’arrêt avait déjà été émis contre le chef du Kremlin pour la déportation d’enfants de zones occupées d’Ukraine vers la Russie.

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