Manœuvres diplomatiques, "antiterroristes"... le point sur la situation en Ukraine
Le président ukrainien par intérim a annoncé le lancement d'une opération dans la région de Donetsk pour déloger les insurgés.
Depuis samedi, les villes de l'est ukrainien sont le théâtre d'assauts visiblement coordonnés par des activistes pro-russes, mais aussi par des groupes d'hommes armés aux uniformes sans identification. Mardi 15 avril, l'Ukraine apparaît plus que jamais menacée d'éclatement, entre l'est russophone d'une part, et le centre et l'ouest tournés vers l'Europe d'autre part.
Devant le Parlement, le président par intérim, Olexandre Tourtchinov, a annoncé le lancement d'une opération "antiterroriste dans le nord de la région de Donetsk, qui sera menée de façon graduelle, responsable et réfléchie". Francetv info revient sur l'évolution de la situation.
Sur le front militaire : une offensive dans l'est du pays
L'"opération antiterroriste" dans l'est de l'Ukraine, prévue dès dimanche soir par les autorités de Kiev, a débuté mardi. "L'objectif est de protéger les citoyens d'Ukraine, arrêter la terreur, arrêter la criminalité et les tentatives de dépecer le pays", a expliqué le président par intérim.
Une colonne ukrainienne de blindés et d'hommes des forces spéciales était stationnée mardi à une quarantaine de kilomètres de Sloviansk, une localité de l'est de l'Ukraine passée samedi sous le contrôle de groupes armés pro-russes. Un journaliste de l'AFP a dénombré une dizaine de blindés, autant de chars et sept cars transportant des "spetsnaz", des membres des forces spéciales.
Dans la région de Perchotravni, une centaine de séparatistes ont bloqué la progression d'une unité de l'armée ukrainienne, et ont demandé aux soldats de poser les armes. Ces séparatistes sont cependant partis lorsque deux hélicoptères ukrainiens ont fait leur apparition.
Sur le front diplomatique : Obama demande aux pro-Russes de déposer les armes
Les Etats-Unis veulent que les "forces irrégulières", soit les insurgés pro-russes, "déposent les armes" dans l'est de l'Ukraine. Lors d'un entretien téléphonique lundi avec son homologue russe, l'Américain a par ailleurs "pressé le président Poutine d'user de son influence avec ces groupes armés, pro-russes, pour les convaincre de déposer les armes", a indiqué lundi soir la Maison blanche. Et Barack Obama d'exprimer "sa profonde inquiétude concernant le soutien du gouvernement russe aux actions de séparatistes armés, pro-russes, qui menacent d'ébranler et de déstabiliser le gouvernement en Ukraine".
Mais de son côté, Vladimir Poutine a démenti être derrière les rebondissements de ces derniers jours, et a qualifié les accusations d'ingérence de la part de Moscou de "conjectures" reposant "sur des informations infondées". Le Kremlin a annoncé que Vladimir Poutine recevait de "nombreuses demandes" d'aide de la part d'habitants des régions de l'Est ukrainien et suivait la situation avec "beaucoup d'inquiétude".
Sur le front politique : des candidats à la présidentielle malmenés ?
Lundi soir, des journalistes de médias ukrainiens et russes ont rapporté que des candidats pro-russes à l'élection présidentielle du 25 mai avaient été agressés. Il s'agit de deux candidats du Parti des régions, la formation à laquelle appartient l'ancien président Viktor Ianoukovitch : Mykhailo Dobkin et Oleg Tsarev.
Party of Regions presidential candidate, Kremlin protégé Dobkin warmly greeted in #Kiev tonight pic.twitter.com/973ieH4Lok
— Olga Tokariuk (@olgatokariuk) April 14, 2014
Lors de son allocution au Parlement ukrainien, le président par intérim a condamné ces attaques contre ces candidats, accusant les agresseurs d'enfreindre la loi, a rapporté un journaliste d'un média russe. La guerre des images, elle, a bel et bien commencé.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.