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Ukraine : le jeune Bogdan de retour chez lui, symbole des 20 000 enfants enlevés et transférés en Russie

Il y a un an et demi, le jeune Bogdan était emmené de force en Russie. Il a pu rentrer en Ukraine dimanche, juste avant d'avoir l'âge pour être enrôlé par l'armée russe.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Une mère et son enfant dans les rues de Marioupol, le 29 novembre 2022 (photo d'illustration). (STRINGER / AFP)

C’est un feuilleton qui a tenu l’Ukraine en haleine pendant des semaines : le retour au pays de Bodgan Iermokhine. Cet orphelin de Marioupol a été emmené de force en Russie, avec 30 autres enfants et adolescents, par l’armée russe en mai 2022. Ils ont ensuite été placés dans des familles d’accueil pour y être adoptés. Dimanche 19 novembre, il a été récupéré in extremis à quelques heures de ses 18 ans, alors qu’il était convoqué au bureau de recrutement militaire russe.

Le 9 novembre, depuis la Russie, Bogdan Iermokhine lançait un appel désespéré sur les réseaux sociaux au président ukrainien Volodymyr Zelensky."Je suis sur le territoire russe et je vous demande de me ramener à la maison", implorait-il. Car sa maison, c'est l’Ukraine. Bogdan Iermokhin ne s’était jamais résigné depuis qu’il avait été enlevé de force de son orphelinat de Marioupoul par l’armée russe. 

Depuis la Russie, il postait sur les réseaux sociaux des chants à la gloire de l’Ukraine. Il a tenté de s’enfuir par deux fois, mais a toujours été rattrapé à la frontière. Il a ensuite été mis en lien avec une avocate ukrainienne, Kateryna Bobrovskaya, qui a porté à bout de force son combat.

Une médiation de l'Unicef et du Qatar

L'avocate était galvanisée par le risque que Bogdan soit enrôlé dans l’armée russe pour ses 18 ans, au mois de novembre, et qu'il ne puisse plus jamais revenir. "Il voulait rentrer, c’était un rêve et il vient de se réaliser", explique-t-elle. Ce rêve a abouti grâce à une mobilisation hors norme et une médiation menée par l’Unicef et le Qatar.

Selon l'Ukraine, plus de 20 000 mineurs ukrainiens auraient été déportés de force par la Russie. Ces enfants seraient placés dans des familles pour y être "russifiés", perdant tout contact avec l’Ukraine, jusqu’à leur identité. Cette opération, très réfléchie, vaut à Vladimir Poutine et sa Commissaire aux droits de l’enfant un mandat d’arrêt de la Cour pénale internationale. Ils sont suspectés de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité. 

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