Manifester son opposition au pouvoir peut mener sur le front en Ukraine. Artem Kriger, du média indépendant en ligne SOTA, couvre mercredi 21 septembre une manifestation à Moscou. Il est arrêté et incarcéré avec 23 autres personnes. "Je diffusais en direct, raconte-t-il. Nous avons été amenés au poste de police. Le lendemain matin, un vieux militaire est venu vers nous et a convoqué tous les jeunes en âge de servir au bureau militaire. Tous, indistinctement ! Il y avait ceux qui avaient fait leur service militaire, ceux qui avaient de l'expérience militaire... et puis moi.">> Guerre en Ukraine : après la mobilisation partielle décrétée en Russie, les centres de recrutement reçoivent les premiers hommes enrôlés"Ils nous feront peur avec ce genre de convocation"En Russie, ce sont ces bureaux militaires qui délivrent les ordres de mobilisation pour aller au front. Artem Grigory est encore étudiant. Il est donc officiellement à l'abri, car exempté, mais il ne veut pas prendre le moindre risque : "Je considère cela comme de l'intimidation. Si vous prévoyez d'aller à des manifestations, ils nous feront peur avec ce genre de convocation.""Je n'ai pas peur, mais je ne veux vraiment pas y aller. Tout peut arriver."Artem Kriger, journaliste du site d’information SOTAà franceinfoLe jeune homme aimerait quitter la Russie. "Mais je n'ai pas assez d'argent", dit il. Il songe à stopper son travail de journaliste. Être arrêté à cause de son activité est une chose, être envoyé au combat en est une autre.