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Taxe sur les super-profits : le gouvernement l'exclut à ce stade mais "n'a pas peur des grands patrons", assure Roland Lescure

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Article rédigé par franceinfo
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Le ministre délégué en charge de l'Industrie compte sur la "responsabilité" des grandes entreprises sur le sujet et assure qu'il existe déjà des mécanismes en France. 

"On n'a pas peur des grands patrons", a assuré Roland Lescure, lundi 5 septembre sur franceinfo. Le ministre délégué en charge de l'Industrie était interrogé sur le refus du gouvernement, à ce stade, d'instaurer une taxe sur les super-profits. "Nous croyons en la responsabilité des entreprises",affirme-t-il. Aussi, il s'attend à ce que "les très grandes entreprises fassent des efforts, c'est déjà le cas aujourd'hui". "Ce que j'aimerais en revanche, c'est qu'on arrête typiquement un peu systématiquement de jeter la pierre aux grandes entreprises comme si c'était l'ennemi", lance-t-il.

>> Cinq questions sur la taxation des super-profits des grandes entreprises réclamée par la Nupes et le Rassemblement national

Roland Lescure prend l'exemple de Total. "Je préfère que Total électrifie les bornes dans toutes ses stations-service, je préfère que Total fasse des ristournes aux prix à la pompe, je préfère que Total fasse de la prime Macron pour tous ses salariés plutôt que de les taxer", a-t-il énuméré. En revanche, "si Total ne le fait pas", le gouvernement agira, comme l'a déjà indiqué la Première ministre.

Les voisins européens s'y penchent

"On fera le point d'ici la fin de l'année pour regarder si certaines entreprises n'ont pas entendu notre message", a en effet prévenu Élisabeth Borne, jeudi sur France Inter. "Si certaines ne le faisaient pas, nous ne fermons pas la porte" à une taxation des super-profits dans les entreprises, a-t-elle répété.

Roland Lescure a aussi réagi à une annonce faite dimanche par le gouvernement allemand. Ce dernier va plaider pour l'introduction, au niveau européen, d'une contribution obligatoire dont s'acquitteraient les entreprises du secteur de l'énergie. En cas d'échec des négociations, Berlin est prêt à faire cavalier seul en adoptant une mesure au niveau national.

"L'Allemagne n'a pas annoncé une taxe" sur les super-profits, démine le ministre. "Ce qui a été annoncé par le gouvernement allemand hier, c'est une contribution exceptionnelle des producteurs d'énergie sur le territoire national qui profitent d'un prix du gaz élevé et qui vont du coup contribuer au budget de l'État". Dans l'Union européenne, les prix de l'électricité suivent en effet ceux du gaz.

"Ce que fait l'Allemagne c'est mettre en place ce qui existe déjà en France pour les producteurs d'énergies alternatives, ce qui existe aussi pour EDF", assure-t-il. "Ça nous a été suffisamment reproché, y compris par EDF lui-même", pointe-t-il.

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