Suède : craignant des tensions avec la Russie, l’armée reste en alerte sur l’île de Gotland
Craignant de voir arriver des troupes russes, l’armée suédoise effectue de nombreux exercices à Gotland, une île du pays proche de la Russie géographiquement.
C’est un bout de terre en alerte. L’île suédoise de Gotland, 60 000 habitants, est habituellement un lieu de villégiature prisé, au cœur de la mer baltique. Mais vendredi 25 mars, le régiment de l’armée présent sur place enchaîne les exercices pour répondre à un scénario qui aurait semblé fou il y a encore quelques mois : un débarquement de troupes ennemies. Officiellement, personne ne nomme l’ennemi potentiel mais la Russie, à seulement 350 kilomètres, a déjà occupé plusieurs fois l’île jusqu’au début du XIXe siècle.
"C’est de la dissuasion"
En 2014, après l’annexion de la Crimée, la Suède a choisi de réinstaller plusieurs centaines de soldats ici. "C’est de la dissuasion. On veut avoir des capacités militaires visibles ici pour que tout le monde comprenne qu’une tentative d’invasion ne vaudrait pas le coup", explique Magnus Frykvall, commandant du régiment de Gotland. La menace n’est pas seulement théorique : il y a trois semaines, quelques jours après le début du conflit en Ukraine, quatre avions de chasse russes ont violé l’espace aérien suédois à l’est de l’île. À Gotland, il y a 350 abris anti-aériens, certains peuvent normalement accueillir plusieurs centaines de personnes. Des habitants font déjà des stocks de nourriture, d’autres souhaitent que la Suède rejoigne l’OTAN. Si le pays le fait, Moscou assure que cela aurait de graves conséquences politiques et militaires.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.