Cet article date de plus d'un an.

Reportage "Les gens nous appellent pour raconter leur douleur" : en Ukraine, une hotline dédiée à l'indemnisation des victimes de crime de guerre

Sans attendre la fin des combats, les victimes ukrainiennes de la guerre peuvent déjà demander réparation financière. Mais tout cela pèse lourd sur les épaules de l'Etat, comme franceinfo l'a constaté dans un service du ministère de la Justice.
Article rédigé par Camille Magnard
Radio France
Publié
Temps de lecture : 1min
Une femme apparaît dans l'encadrement de la fenêtre de sa maison détruite par un tir de roquette russe, à Zaporizhzhia (Ukraine), en septembre 2022. (DMYTRO SMOLIENKO / AVALON / MAXPPP)

Depuis le début de l'invasion russe en Ukraine, il a fallu embaucher des dizaines de conseillers supplémentaires pour répondre aux appels, reçus par la hotline du centre d'assistance juridique que dirige Oleksandr Baranov à Kiev. "Nos juristes disent que 50% de leur travail, c'est de la psychologie, parce que les gens nous appellent pour raconter leur douleur, tous les malheurs qui leur sont arrivés", confie-t-il. L'aide juridique est une première étape pour permettre aux victimes des crimes de guerre russes de lancer des demandes d'indemnisations.

>> Guerre en Ukraine : un an après être tombée aux mains des Russes, Marioupol attend la contre-offensive

Les dossiers concernent, par exemple, la reconstruction d'une maison détruite par les bombes. Un casse-tête administratif, explique Oleksandr Baranov : "Souvent, le problème est que les gens ont perdu leurs titres de propriété. Certains ont vécu toute leur vie dans leur maison sans aucun document officiel. Alors, pour être indemnisés, ils doivent en faire établir un". Pour le moment, les procédures d'indemnisation déjà en place sont financées par l'Etat ukrainien.

Plus de 80 000 procédures pénales

L'enjeu est de trouver des mécanismes permettant d'indemniser les victimes de la guerre avec de l'argent russe. Comme les biens des oligarques liés au Kremlin et saisis en Europe par exemple. "Tout ça va prendre du temps parce qu'il faut des décisions politiques au plus haut niveau pour créer une fondation d'indemnisation des victimes, précise le directeur du centre d'assistance juridique. Et il faut aussi, sur le terrain, organiser la manière dont les gens vont pouvoir toucher cet argent".

Le parquet général ukrainien a déjà ouvert plus de 80 000 procédures pénales pour des crimes commis par des Russes en Ukraine ces 14 derniers mois. 

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.