Reportage "L'ennemi va enfin morfler" : les soldats ukrainiens se réjouissent de l'offensive menée dans la région russe de Koursk

Deux semaines après le début de l'offensive surprise de l'armée ukrainienne dans la région de Koursk, franceinfo s'est rendu dans le nord-est du pays, à la rencontre de soldats qui tentent de consolider leurs gains territoriaux.
Article rédigé par Boris Loumagne - avec Yashar Fazylov et Marc Garvenes
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Le sergent Djura sur son pickup, près de Koursk. (BORIS LOUMAGNE / RADIO FRANCE)

L’Ukraine tente toujours de préserver les positions qu’elle a conquises en Russie, dans la région de Koursk, il y a deux semaines. Ces dernières heures, Kiev a encore grignoté un peu de terrain et contrôle actuellement plus de 1 000 km carrés de terres russes. Au nord-est de l'Ukraine, à quelques kilomètres de la ligne de front, les territoires russes conquis par les Ukrainiens sont tout proches. Mais les militaires y interdisent l'accès pour les envoyés spéciaux de franceinfo.. 

Pour en savoir plus sur cette opération, il faut discuter, discrètement, avec les rares soldats qui acceptent de parler, comme le sergent Djura. "On est tous très enthousiastes, on est affamés, parce qu’avec cette opération, l’ennemi va enfin morfler et en plus, ça se passe sur son territoire."

La "négligence" et "l'impréparation des Russes"

Avec ses hommes, ce sergent a été l'un des premiers à pénétrer en Russie il y a deux semaines. "Notre succès est dû à la négligence des Russes, à leur impréparation, à leurs faibles systèmes de fortifications. Par ailleurs, sur leurs positions, il y avait de jeunes appelés qui faisaient leur service militaire", raconte Djura.

"Quand on est entré sur leurs territoires, on a vu que les Russes avaient abandonné des blindés légers, des chars. Il y avait des lance-roquettes partout par terre et des obus de mortiers éparpillés au sol."

le sergent Djura, de l'armée ukrainienne

à franceinfo

Beaucoup de Russes ont fui, d’autres ont été faits prisonniers, mais l’opération est loin d’être terminée pour les Ukrainiens, comme en témoignent ces missiles lancés depuis leurs positions en direction de la Russie. Sur la ligne de front, les combats font rage. Les Russes tentent de reprendre les positions perdues.

Un groupe de soldats qui rentre du front, près de Koursk. (BORIS LOUMAGNE / RADIO FRANCE)

Sherkan est soldat dans un peloton anti-char. "Je viens de rentrer de là-bas. On était sur nos positions en Russie, dans la région de Koursk. On contrôlait les routes pour les empêcher de franchir nos lignes. Les Russes étaient à quelques kilomètres de nous. Ils tentaient de nous attaquer avec des drones kamikazes, de l’artillerie… Mais on a tenu bon, assure-t-il. Nos ennemis ont reçu des renforts en matériel. Et selon nos équipes de renseignement, ils ont aussi ramené des soldats de Wagner et des Tchétchènes. Il y en a vraiment beaucoup."

Pas de contre-attaque russe significative

Pour les Ukrainiens, le défi est désormais de conserver ces parcelles de territoire russe. C'est une partie du travail du génie militaire et des hommes comme Sergii. "On installe des barrières de défense et des champs de mines. Mais nous, on le fait en respectant la convention de Genève. On ne pose pas de mines anti-personnelles. Seulement des mines anti-char", assure-t-il.

Et pour le moment, ce travail fonctionne puisque depuis le début de l’opération, les Russes n’ont pas réussi de contre-attaques significatives.

Les soldats ukrainiens se réjouissent de l'offensive menée dans la région russe de Koursk. Reportage de Boris Loumagne.

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