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Reportage "Ils sont traumatisés" : à Kiev, un centre accueille les enfants témoins des horreurs de la guerre

Selon l’Unicef, deux enfants meurent chaque jour depuis le début de l’invasion russe. Ceux qui survivent aux bombardements restent durablement affectés. À Kiev, un centre est dédié à leur accueil, il mêle activité ludique et soutien psychologique. 

Article rédigé par Omar Ouahmane, Gilles Gallinaro
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1min
Des cours de théâtre sont proposés aux enfants pour leur faire oublier la guerre, à Kiev, en Ukraine.  (GILLES GALLINARO / RADIO FRANCE)

Ils viennent du Donbass, de Kherson ou d'Irpin. Ils ont entre 7 et 14 ans. Les bruits de la guerre en Ukraine sont gravés dans la mémoire de ces enfants, survivants des conflits, accueillis dans un centre dédié à Kiev. Sasha, 11 ans, de Kharkiv, se souvient des premiers fracas des bombes, il y a exactement quatre mois. "Le 24 février à 5 heures du matin, les tirs ont commencé. Je dormais, on a entendu des gros boum et tout le monde s'est réveillé. Je ne comprenais pas ce qui se passait. Ensuite, on a quitté Kharkiv en direction de l'ouest de l'Ukraine;"

Selon l'Unicef, deux enfants meurent chaque jour depuis le début de l'invasion russe. Le conflit hante les nuits de tous les autres, ceux qui ont dû fuir les combats avec leurs parents. Sofia a elle aussi 11 ans. Elle raconte qu'elle se promenait avec sa mère, au nord de Kiev, avant d'être prise dans un déluge de feu. "C'était très effrayant. Les bombes tombaient autour de nous. Il y avait beaucoup de soldats. Puis on est allés se réfugier dans la cave en attendant que le calme revienne." Des cauchemars, elle en fait, "parfois", dit-elle. "Je vois des avions à l'horizon, c'est si angoissant." 

Des cicatrices invisibles

Ici, dans ce centre, les enfants peuvent oublier ces cauchemars le temps d'une journée. "C'est super !", sourit Sasha, sous le regard d'Oksana. C'est elle qui a ouvert ce centre d'accueil qui mêle activités ludiques et soutien psychologique. "Je peux jouer avec mes copains, poursuit Sasha, courir dehors, jouer au foot, au ping-pong, au volley..."

"A leur âge, ils ne devraient même pas savoir ce qu'est la guerre, explique Oksana. Maintenant, ils sont marqués psychologiquement. Ils pleurent, ils ont des angoisses. En fait, ils sont traumatisés." Des cicatrices invisibles qui auront des conséquences durables sur ces enfants. 

Le centre d'accueil pour enfants à Kiev - reportage de Omar Ouahmane et Gilles Galinaro

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