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Reportage "Il faut détruire l’empire de Russie et en finir avec le colonialisme" : ces Russes du "bataillon sibérien" qui combattent avec l'armée ukrainienne

Le "bataillon sibérien" est composé exclusivement d’hommes de nationalité russe, originaires des régions situées à l’est de l’Oural. Parmi la soixantaine de combattants, certains sont issus des minorités ethniques russes.
Article rédigé par Boris Loumagne - édité par Lou Ines Bes
Radio France
Publié
Temps de lecture : 1min
Une séance d’entraînement du "bataillon sibérien", en octobre 2023. (BORIS LOUMAGNE / RADIOFRANCE)

Ils ont parcouru des milliers de kilomètres depuis les régions frontalières de la Mongolie ou depuis le fin fond de la Sibérie, pour se retrouver dans cette gravière abandonnée non loin de Kiev. "Là, ils reçoivent les connaissances de base, explique leur instructeur. On commence de zéro avec eux : tactique, tir, tout ce qui peut les aider à survivre". Certains n’ont aucune formation militaire. Les gestes ne sont pas assurés, les tirs imprécis, mais la motivation est au plus haut. 

"Je pense qu’il faut détruire l’empire de Russie et en finir avec le colonialisme pour permettre aux peuples colonisés de choisir leur avenir eux-mêmes", détaille Guenady, un Bouriate de 29 ans, une ethnie qui vit aux frontières de la Mongolie. "Depuis l’époque des Tsars, quand les Russes nous ont colonisés, ils ont détruit notre culture, notre langue, nos traditions, poursuit-il. Ils nous ont russifiés. Depuis 2014, la langue bouriate est devenue facultative dans les écoles. C’est un ethnocide".

Guenady, un Bouriate de 29 ans, une ethnie qui vit aux frontières de la Mongolie fait partie du "bataillon sibérien", en octobre 2023. (BORIS LOUMAGNE / RADIOFRANCE)

Bouriates, Iakoutes, Ingouches et Daguestanais

"J’ai de la rage qui s’est accumulée en moi. Il faut arrêter ce régime russe, terroriste et fasciste", confie  Saïtoromus, un Iakoute, originaire du nord de l’Extrême-Orient russe. Dans trois mois, il sera sur le front avec en face, dans le camp russe, peut-être des Iakoutes comme lui. "Je vais les tuer, sans hésiter. Ils font honte au peuple iakoute. Ce sont des moins-que-rien qui ne pensent qu'à l'argent et au pouvoir", s'emporte Saïtoromus. 

Saïtoromus, un Iakoute, originaire du nord de l’Extrême-Orient russe, membre du "bataillon sibérien", octobre 2023. (BORIS LOUMAGNE / RADIOFRANCE)

Guenady et Saïtoromus ont choisi l’Ukraine. Le pays possède aujourd’hui plusieurs bataillons composés de minorités ethniques russes : bouriates, iakoutes, mais aussi des Ingouches ou des Daguestanais.

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