: Reportage Guerre en Ukraine : les camions-laboratoires ADN, des outils pour "gagner en efficacité et en rapidité" dans l'identification des corps
Il pourrait passer pour une simple camionnette de livraison mais ce type de camion-laboratoire ADN a déjà fait ses preuves après le massacre de Boutcha près de Kiev, au printemps dernier, sur les centaines de cadavres laissés derrière eux par les Russes. Il a permis d’identifier des corps retrouvés dans les fosses communes d’Izium, région de Kharkiv libérée, quelques mois plus tard. La France, qui avait offert ce véhicule à l'Ukraine en juillet 2022, a donc décidé d'en envoyer un deuxième.
"À Izium, grâce au camion, nos experts légistes ont pu identifier les corps d’une vingtaine de personnes abattues par les Russes dans leurs voitures alors qu’ils étaient un convoi d’évacuation humanitaire, affirme Andriy Kostin, le procureur général de l’Ukraine. Les cadavres avaient été brûlés". Sur ces corps mutilés, souvent, seul l’ADN permet l’identification.
This is the second mobile DNA laboratory from the French Republic to operate in the de-occupied territories. Together with Minister of Justice Denis Maluska, expressed our gratitude to Ambassador of 🇫🇷 to 🇺🇦 @EdePoncins, Minister of Justice @E_DupondM, and the people of France… pic.twitter.com/MCI8c4iQnx
— Andriy Kostin (@AndriyKostinUa) May 10, 2023
Le laboratoire mobile offre cette possibilité d’aller au plus près des endroits où sont découvertes les exactions russes, explique Etienne de Poncins, l’ambassadeur de France en Ukraine : "Cela permet de gagner en efficacité et en rapidité puisqu'on relie plus vite un corps à la famille. Vu le nombre de crimes de guerre commis, c'est une aide très précieuse et très appréciée. Et la demande ukrainienne était d'avoir beaucoup de matériel, de consommables".
Un nouveau camion positionné dans le sud
Outil précieux pour accumuler les preuves et documenter ces crimes de guerre russes, le deuxième camion-laboratoire, livré cette semaine, sera positionné dans le sud du pays, vers Dnipro et Zaporijjia. Là-bas, l’équipe légiste d’Anna Mirgorodska se tient prête à partir vers les régions encore occupées par les Russes : "On espère que les territoires occupés de la région de Zaporijjia comme Berdiansk et Mélitopol seront libérés le plus vite possible. On se tiendra prêts pour aller collecter des échantillons dans ces villes. On espère que ça va arriver bientôt".
La France elle-même ne possède pas plus de deux de ces camions-laboratoires ADN, autant donc que ce qu’elle a offert à l’Ukraine.
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