: Reportage Guerre en Ukraine : la ville d'Ouman est devenu le "carrefour" des réfugiés venus de tout le pays
À Ouman, une ville moyenne, tout au centre de l’Ukraine, des milliers de déplacés, continuent de traverser la ville ou de s’y installer, au point d’en faire un véritable "carrefour des exilés".
"De la salade, du pain… Et puis de la soupe !" : Yekaterina dévoile le contenu de son petit sac plastique rose. Il y a des portions pour trois personnes. Comme chaque midi ou presque, depuis un mois, elle vient récupérer un repas chaud, sur ce trottoir défraîchi d’Ouman. "On vit à l’hôtel depuis des semaines, donc on a pas la possibilité de cuisiner quoi que ce soit", souffle-t-elle.
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En Ukraine, pendant que l’offensive russe dans l’Est du pays semble marquer le pas, notamment autour de Kharkiv, des centaines de milliers d’Ukrainiens attendent toujours de pouvoir rentrer chez eux. C'est dans cette ville située au coeur du pays que se retrouvent un peu par hasard des milliers de civils, loin des combats.
Ces plats sont préparés dans les cuisines de la synagogue tout proche, d'où sortent 300 repas par jour. Ouman est l’un des derniers foyers juifs d’Ukraine et la communauté s'active pour héberger, nourrir et aider ces Ukrainiens de l’Est, déplacés.
"Spassiba", "merci" en français, "On est très reconnaissantsd’être ainsi accueillis", répète ainsi Irina, russophone, qui a fui sa ville bombardée de Kramatorsk, à 600 km de là. C’est ici, à Ouman, qu’elle est tombée par hasard sur Yekaterina, son ancienne collègue de travail. "On s’est retrouvées là, ce n’était pas prévu ! C’est vraiment un carrefour, cette ville, avec des gens de Marioupol, de Kharkiv, aussi… On échange les dernières infos, on s’entraide… Parfois juste quelques mots, pour se soutenir".
Ouman, ville moyenne, au cœur de l’Ukraine, de 85.000 habitants... et des milliers de réfugiés, maintenant. Presque tous ceux qui ont pris la route vers l’Ouest, y sont au moins passés. "Mais on espère rentrer bientôt chez nous !", rigolent Irina et Yekaterina, qui n’ont qu’une hâte : que la guerre s’arrête, pour quitter cette ville-carrefour des déplacés.
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