: Reportage Guerre en Ukraine : l'étau se resserre autour des civils qui ont pris les armes dans la "bataille du Donbass"
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a annoncé lundi soir le début de l'offensive russe contre l'est de l'Ukraine, dont une partie est aux mains des séparatistes prorusses et où les combats meurtriers se sont intensifiés. franceinfo a pu se rendre dans la ville de Lyssychantsk, dans le Donbass, où la situation était déjà tendue pour les civils volontaires qui ont décidé de combattre.
"Peu importe combien de soldats russes sont amenés jusqu'ici, nous combattrons. Nous nous défendrons": l'offensive annoncée par le Kremlin et redoutée par une partie de la communauté internationale a débuté lundi 19 avril 2022 dans l'est de l'Ukraine. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a ainsi annoncé dans un discours retransmis sur Telegram : "Nous pouvons maintenant affirmer que les troupes russes ont commencé la bataille pour le Donbass, pour laquelle elles se préparent depuis longtemps. Une très grande partie de l'ensemble de l'armée russe est désormais consacrée à cette offensive".
>> Guerre en Ukraine : suivez l'évolution de la situation en direct
Sur place, comme les envoyés spéciaux de franceinfo ont pu le ressentir, la tension était déjà très forte depuis plusieurs semaines. Comme un étau qui se resserre sur les forces ukrainiennes dans le Donbass. Les Russes sont déjà entrés dans la ville de Kreminna, à 50 kilomètres de Kramatorsk, à l'issue d'une importante attaque et se rapprochent dangereusement des villes de Severodonetsk et Lyssychantsk où les volontaires de la défense territoriale, cette armée réserviste composée de civils, ne cachaient pas leur inquiétude.
Un combat inégal
Depuis la ville de Lyssychantsk, on aperçoit la ligne de front et des colonnes de fumée noire qui s'élèvent vers le ciel. "La situation est très difficile, car les forces russes bombardent sans arrêt depuis trois semaines" témoigne Sergueï, une soixantaine d'années. C'est l'un des officiers de la force des défenses territoriales. Il constate une intensification des frappes russes "notamment à Roubijne, à Severodonetsk et Lyssychantsk. Mais Moscou a envoyé de la chair à canon, ils ne sont pas motivés alors que de notre coté, nous protégeons notre terre natale, nous défendons notre peuple, nos parents".
Ils ne lâcheront pas, alors que "la bataille pour le Donbass" a commencé, selon le président ukrainien Volodymyr Zelensky.
Un combat pour la survie de leur nation, mais un combat inégal déplore Mikhaïl, avec une barbe de plusieurs mois et une kalachnikov à l'épaule. "Sans l'aide du monde civilisé comme l'Europe, l'Amérique, le Canada ou le Japon, l'Ukraine ne parviendra pas à faire face à la Russie, nous avons besoin de ce soutien sans tarder", plaide-t-il.
"Il nous faut de l'artillerie lourde, des tanks, des avions. Car à ce stade, on peut tenir nos positions dans le Donbass, mais on ne peut pas reconquérir les territoires que nous avons perdu".
Mikhaïlà francienfo
"Ça, c'est une arme américaine", dit Bartel, une quarantaine d'années, en montrant une arme. Lui veut avertir les européens, car, pour lui, le président russe, qu'il a rebaptisé, ne s'arrêtera pas à l'Ukraine. "Un jour, 'Putler' va attaquer l'Europe. Je l'appelle 'Putler', comme tous nos combattants, en référence à Hitler. Il est en train de détruire une nation, il s'en prend même aux civils", dit le combattant. Quand on lui demande qui peut arrêter Vladimir Poutine, il répond "l'Union Européenne, si elle nous apporte l'aide militaire dont nous avons besoin, nous pourrons l'arrêter". Et la Russie compte bien profiter de cette supériorité militaire pour annexer le Donbass, qu'elle convoite depuis des années.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.