REPORTAGE Guerre en Ukraine : "L'essentiel, ce n'est pas le temps que ça prendra, mais le coût en vies humaines que nous allons payer", confient des déplacés de Melitopol en pleine contre-offensive
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a assuré lundi 12 juin au soir que l'offensive en cours contre les troupes russes était "difficile" mais qu'elle "progressait". Une contre-offensive suivie de près par les 23 000 déplacés de Melitopol installés à Zapporijjia, dans le sud du pays. Car leur ville, située près de la mer d’Azov et occupée par les forces russes, est l’une des priorités de l’armée ukrainienne pour s'ouvrir la route de la Crimée.
"Ici, c'est une petite Melitopol, explique Katerina. C'est là que je me sens le plus proche de chez moi. C'est comme la maison." Cette déplacée de Melitopol est désormais installée à Zapporijja, à moins de 120 kilomètres de sa ville natale. Elle se rend dans un centre de première urgence, qui offre des services médicaux, juridiques ou d'état civil, et qui accueille chaque jour près de 200 déplacés.
Les habitants de Melitopol confiants
Katerina a quitté Melitopol au début de l'occupation russe. "On n'a jamais perdu espoir. Nous avons même des amis qui nous attendent là bas. On ne pense qu'à ça", ajoute-t-elle. Selon elle, la libération de sa ville est même essentielle pour tout le pays "car c'est la dernière étape avant la libération de la Crimée".
La contre-offensive rassure également Ioulia, 32 ans. Avant d'être contrainte de partir, cette fonctionnaire a refusé de travailler avec la nouvelle administration russe. "Sous l'occupation, je n'avais pas le choix, explique Ioulia. Je devais soit collaborer avec eux, soit quitter la ville ou quoi que ce soit. Je suis vraiment très impatiente de pouvoir rentrer chez moi ou de revoir notre drapeau flotter sur la place principale."
L'équipe municipale délocalisée se prépare d'ailleurs déjà à un éventuel retour. L'adjoint au maire, est confiant : "Melitopol est actuellement l'un des principaux objectifs de l'Ukraine. Nous espérons que nous y parviendrons rapidement. Mais l'essentiel, ce n'est pas le temps que ça prendra, mais le coût en vies humaines que nous allons payer." Le prix à payer s'annonce d'ores et déjà élevé, après seulement une semaine de contre-offensive ukrainienne.
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