Reportage A Kiev, un collectif de volontaires et d'artistes fabrique des gilets pare-balles : "Ici, je me sens utile"
Beaucoup d’Ukrainiens se sont engagés au front mais beaucoup d’autres travaillent à l’arrière pour aider les combattants. C’est le cas de cet atelier de Kiev où des jeunes volontaires fabriquent notamment des gilets pare-balles.
Svetlana fait la visite. D'abord, les lieux de vie en sous-sol. L'atelier accueille plusieurs chambres depuis le début de la guerre en Ukraine. Une vingtaine de personnes travaillent et vivent ici, à Kiev : artistes, jeunes, actifs, étudiants, un collectif qui n'avait rien à voir avec la guerre, mais qui cherche aujourd'hui à apporter son aide aux combattants. Et qui s'est lancé avec les moyens du bord dans la fabrication de gilets pare-balles et autres équipements militaires.
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Svetlana gère les fournitures, le matériel. "Quand je suis arrivée ici, j'ai compris tout de suite à quoi je pouvais servir. Et ici, je me sens utile. On ne fait pas grand chose. Nous sommes juste un petit groupe de volontaires et d'artistes et nous en sommes bien conscients. Notre objectif est vraiment de répondre aux besoins les plus urgents au cœur d'un conflit comme celui-ci."
Parmi ces besoins, les gilets pare-balles. Micha travaille sur ces gilets à l'atelier. Il nous montre un morceau de métal très épais, testé avec plusieurs armes, qui résiste presque à toutes les balles. Il brandit ensuite fièrement le produit fini. Le gilet semble tout droit sorti de l'usine. Soixante ont déjà été fabriqués. "On est sans doute aujourd'hui la première usine de gilets pare-balles à Kiev ! Personne ne fabrique ça dans la capitale. J'essaye de protéger la ville que j'aime, la capitale d'Ukraine, Kiev."
Parmi les volontaires, Abdès, un Marocain arrivé en Ukraine il y a huit ans pour la révolution de Maïdan. Il est tombé amoureux du pays et veut contribuer à le défendre. "On veut rester parce que ce n'est pas à nous de quitter le pays, c'est à eux, les Russes, ce n'est pas leur maison. Tout le peuple est mobilisé maintenant pour défendre sa maison. Tu vois même des enfants de 14 ans, de 16 ans qui font au mieux pour aider les autres. Tout le peuple est mobilisé. Cette union, je n'ai jamais vu ça. Une union entre tous, grands, petits, femmes, enfants, vieilles dames... Tout le monde est mobilisé."
L'atelier produit aussi des croix métalliques pour les barrages, des radiateurs pour les soldats. Il doit lancer la semaine prochaine une production de fumigènes.
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