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Nord Stream : un officier ukrainien a joué un rôle clé dans le sabotage des gazoducs, selon des médias

Ce commandant des forces spéciales a encadré une équipe de six personnes qui ont placé des charges explosives sur les pipelines en septembre 2022, d'après les informations du quotidien américain "Washington Post" et du magazine allemand "Der Spiegel".
Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Une fuite de gaz provoquée par une explosion sur l'un des gazoducs Nord Stream, dans une vue aérienne prise le 30 septembre 2023. (SWEDISH COAST GUARD HANDOUT / ANADOLU AGENCY / AFP)

Un commandant des forces spéciales ukrainiennes a joué un rôle clé dans le sabotage des gazoducs Nord Stream en septembre 2022 en mer Baltique, selon une enquête conjointe du Washington Post et du Spiegel, diffusée samedi 11 novembre. Roman Tchervinski, 48 ans, qui a servi dans les Forces d'opérations spéciales ukrainiennes, a été le "coordinateur" du sabotage, affirment le quotidien américain et le magazine allemand. Ils citent des responsables en Ukraine et ailleurs en Europe, ainsi que d'autres personnes ayant connaissance de l'opération, qui ont parlé sous couvert de l'anonymat.

Roman Tchervinski a supervisé la logistique et encadré une équipe de six personnes qui a loué un voilier sous de fausses identités et utilisé du matériel de plongée pour placer des charges explosives sur les pipelines, détaille le journal américain. Il n'a ni planifié l'opération ni agi seul, recevant ses ordres de responsables ukrainiens plus haut placés, ajoute le Washington Post. Par l'intermédiaire de son avocat, Roman Tchervinski a nié tout rôle auprès des deux journaux : "Toutes les spéculations sur mon implication dans l'attaque de Nord Stream sont répandues par la propagande russe sans aucun fondement."

Kiev a toujours nié être à l'origine des explosions

Le sabotage des gazoducs Nord Stream 1 et Nord Stream 2, le 16 septembre 2022, avait coupé une route majeure pour les exportations de gaz russe vers l'Europe et accru encore les tensions après l'invasion de l'Ukraine par Moscou, fin février de la même année. La responsabilité des explosions a été attribuée, selon les sources, à l'Ukraine, à la Russie ou aux Etats-Unis, mais tous ont démenti.

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky, en particulier, a nié à plusieurs reprises que son pays puisse être impliqué. "Je ne ferais jamais cela", a-t-il déclaré en juin dernier au quotidien allemand Bild, ajoutant qu'il "aimerait voir des preuves". Selon The Washington Post, l'opération de sabotage aurait été conçue en maintenant le président ukrainien dans l'ignorance. Le journal américain et Der Spiegel disent avoir sollicité la réaction du gouvernement ukrainien à leur enquête, mais il n'a pas donné suite.

Roman Tchervinski est actuellement jugé à Kiev, accusé d'avoir abusé de son pouvoir à l'occasion d'une tentative de pousser un pilote russe à faire défection. Il affirme que ces poursuites constituent des représailles politiques pour le fait d'avoir critiqué le président Zelensky, selon les médias.

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