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La Russie empêche l'adoption d'un texte de l'ONU sur le désarmement nucléaire

Le représentant de Moscou lors des négociations a dénoncé des passages qu'il considère comme "éhontément politiques".

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Les délégués des états signataires du traité sur la non-prolifération des armes nucléaires lors de négociations au siège des Nations unies à New York (Etats-Unis), le 26 août 2022. (JOHN LAMPARSKI / NURPHOTO / AFP)

L'invasion de l'Ukraine par la Russie a réveillé les craintes liées à l'arme nucléaire. Dans ce contexte chargé, les 191 pays signataires du traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP) devaient adopter, vendredi 26 août, une déclaration commune à l'issue d'un mois de pourparlers au siège de l'ONU, à New York. Mais l'opposition de la Russie a empêché cet accord.

Le représentant russe, Igor Vishnevetsky, est intervenu pour dénoncer l'absence d'"équilibre" dans le projet de texte final, soulevant "une objection clé sur certains paragraphes qui sont éhontément politiques" dans ce texte de plus de 30 pages. Sans préciser la nature des passages auxquels il s'opposait, il a assuré que la Russie n'était pas le seul pays à avoir des objections.

L'AFP, qui a consulté la dernière version du projet de texte, affirme que le représentant russe exprimait une "grande inquiétude" concernant les activités militaires autour des centrales ukrainiennes, notamment celle de Zaporijjia. Il déplorait la "perte de contrôle" par l'Ukraine de ces sites et "l'impact important sur la sécurité" de cette situation, provoquée par l'occupation russe.

"La conférence n'est pas en position de parvenir à un accord", a déclaré l'Argentin Gustavo Zlauvinen, qui présidait celle-ci, après l'intervention de la Russie.

Un consensus souvent difficile

Les débats autour de cette déclaration commune ont aussi porté sur d'autres sujets sensibles, comme le programme nucléaire de l'Iran et les essais nucléaires menés par la Corée du Nord.

Le texte n'était pas un accord contraignant mais une déclaration commune dans le cadre du TNP, qui vise à empêcher la propagation des armes nucléaires, favoriser un désarmement complet et promouvoir la coopération pour l'utilisation pacifique de l'énergie nucléaire. 

L'adoption de ces déclarations communes nécessite le consensus de tous les pays signataires. Lors de la précédente conférence d'examen du traité, en 2015, les débats n'avaient pas non plus débouché sur un accord.

Cette fois, le projet de texte avorté était "très faible, et détaché de la réalité", et ne contenait pas "d'engagements concrets de désarmement", a assuré à l'AFP Beatrice Fihn, qui dirige la campagne internationale pour abolir les armes nucléaires. "Ce qui est vraiment problématique, c'est qu'avec ou sans texte, cela ne fait rien pour réduire le niveau de menace nucléaire en ce moment", a-t-elle estimé.

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