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Reportage L'inquiétude de la population de Moldavie, voisine de l'Ukraine : "Je n’aurais jamais cru que Poutine puisse prendre une telle décision"

La Moldavie, voisine de l'Ukraine et ancienne république soviétique, qui possède elle aussi un territoire séparatiste pro-russe, suit avec inquiétude les combats entre Kiev et Moscou.

Article rédigé par Mathilde Dehimi
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Une réfugiée ukrainienne a trouvé refuge dans le hall d'un stade de la capitale moldave Chisinau le 10 mars 2022. (MENAHEM KAHANA / AFP)

La Moldavie regarde les combats en Ukraine avec appréhension. Ce tout petit pays, l'un des plus pauvres d’Europe, n'est qu'à 50 kilomètres d'Odessa et accueille d'ailleurs des milliers de réfugiés. Alors que l'armée russe est aux portes de cette ville, dernier grand port ukrainien sur la mer Noire, les bombardements ont été entendus jusqu’à Chisinau, la capitale moldave. Comme l’Ukraine, la Moldavie est une ancienne république soviétique qui comprend depuis longtemps un territoire séparatiste pro-russe : la Transnistrie. Les chars de Moscou y stationnent toujours depuis trente ans et le pays est divisé. 

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Lilia est fleuriste de rue à Chisinau. Les fêtes de mars lui promettaient un mois prospère mais la crise économique, causée par les sanctions prises par Moscou depuis que la Moldavie regarde vers l’Union européenne, pèse lourdement sur le pays. "La population fait des économies, regrette-t-elle. Avant ils achetaient 25 fleurs, aujourd'hui ils ne m’en prennent plus qu’une. Désormais, notre seul but, c’est d’avoir du pain et de pouvoir payer les factures."

La crainte de la Transnistrie séparatiste

Derrière elle se trouve un hôtel plein de réfugiés ukrainiens. Certains lui ont acheté des tulipes pour oublier un peu la guerre, raconte la fleuriste de rue. Depuis l’invasion, cette femme de 48 ans a tourné le dos à la Russie : "Je n’aurais jamais cru que Poutine puisse prendre une telle décision". "Si la Transnitrie veut se séparer de la Moldavie qu’elle le fasse, pourvu qu’il n’y ait pas la guerre, s'emporte la fleuriste. Moi je nai pas peur de la chute d’Odessa, mais de la Transnistrie séparatiste. Depuis trente ans, l’armée russe occupe ce territoire illégalement".

"Nous, on a fait notre choix, personne n’a le droit de nous imposer quoi que ce soit."

Lilia, habitante de Chisinau

à franceinfo

Lilia croit beaucoup en l’avenir de la Moldavie au sein de l’Union européenne mais le chemin sera long. La demande d’adhésion à l’UE de l’Ukraine, déposée le 28 février dernier, et celles de la Géorgie et de la Moldavie, déposées le 3 mars, ont été évoquées à la marge du sommet européen de Versailles jeudi 10 et vendredi 11 mars, en écartant une procédure d'adhésion express. L'examen de ces trois candidatures a été lancé par l'Union le 7 mars. 

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