Pour produire du blé, une coopérative de Saint-Pierre de Juillers (Charente-Maritime) utilise jusque 300 kg d'engrais par hectare. Son prix ne cesse d'augmenter. "Ça se vend[ait] à peu près 180 euros la tonne l'année dernière, cette année, c'est autour de 220 euros", confie Romain Bocquet, technicien agricole. L'engrais augmente notamment à cause de la guerre en Ukraine. Il faut du gaz pour le produire, souvent russe. "On est sur de l'irrationnel aujourd'hui. Tout est lié à l'actualité, il faut surtout suivre le conflit en direct pour voir les répercutions qu'il y a sur les matières premières", explique Denis Riffaud, le directeur de la coopérative agricole. Les semaines à venir seront crucialesÀ Harfleur (Seine-Maritime), dans une usine, le gaz naturel arrive par gazoduc. Avec la guerre, son prix atteint des sommets. "Sur les 12 derniers mois, il s'est apprécié d'environ 400 à 500%", estime Johan Labby, directeur du site Yara France du Havre. Or, le gaz représente 90% du cout de fabrication de l'engrais de l'usine. Au Salon de l'agriculture (Paris), dans la matinée du lundi 28 février, Raphaël Reboul, producteur de céréales à Grane (Drôme), est soucieux, et est venu s'informer sur le stand de son fournisseur d'engrais. Pour tous, les prochaines semaines seront cruciales.